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Cinq installations, en famille, au sein du Gaec de l’Aubépine

Au Gaec de l’Aubépine, le renouvellement des générations bat son plein. Après les deux frères et papas de la génération précédente Serge et Jean-Noël, ce sont désormais leurs cinq enfants qui s’installent sur la ferme familiale.
 

Les cinq installés ou en cours d'installation au Gaec de l'Aubépine
Les cinq installés ou en cours d'installation au Gaec de l'Aubépine
© Famille Nurit

Selon David Nurit et ses deux frères et deux cousins, en pleine installation depuis janvier 2023 au lieu-dit l’Aubépine, à la suite de leurs pères respectifs, et toujours au sein du même Gaec, l’exploitation familiale existante depuis trois générations a « toujours connu des brebis. Au début, il y a eu ici des vaches laitières et des brebis viande, mais très vite, les brebis laitières se sont imposées ». La famille Nurit, qui travaille en bio, livre son lait à la Bergerie de Lozère depuis 2010. Pour la nouvelle génération, la brebis et le causse sont inséparables.
En 1964, les grands-parents construisent la ferme, et lancent un troupeau de brebis viande et de vaches laitières. « Le schéma s’y prêtait », détaillent les associés. Puis, en 1981, l’opportunité de racheter la ferme de l’Aubépine et ses brebis laitières se présente. Une occasion que ne laisse pas passer la famille Nurit. « De plus, à l’époque, Roquefort cherchait du lait », ce qui permet à la famille d’entrer sur un marché stable. Serge et Jean-Noël Nurit s’installent sur la ferme en 1993, et mènent le passage en bio de la ferme en 2011. Désormais, ils passent le flambeau aux suivants, en se retirant des affaires de la ferme pour laisser les enfants gérer. Serge et Jean-Noël ont tous deux monté des activités annexes, en attendant que sonne l’heure de la retraite. « Mais ils nous ont laissé un bel outil de production, totalement fonctionnel », notent avec reconnaissance les nouveaux associés. En 2023, le rachat d’une ferme à Cèze, à quelques kilomètres de l’Aubépine, devrait permettre au nouveau Gaec de conserver leur autonomie, notamment les années compliquées.
Au Gaec de l’Aubépine, de grands changements s’annoncent pour les prochaines années. « Pour le moment, nous avons 670 brebis à la traite, 200 agnelles et 25 béliers. Mais nous allons bientôt changer pour 750 brebis à la traite, 250 agnelles et 25 béliers ». Un nouveau troupeau qui restera conduit en bio et dont le lait sera toujours livré à la Bergerie de Lozère. Mais avec un accent mis sur la sélection. Romain, Guylain et Florian Nurit, trois des associés de la nouvelle génération, sont passionnés de sélection et de génétique .
Autre projet en cours des associés : la construction d’un séchage en grange, « pour gagner en qualité de fourrage ». Ils espèrent faire 400 tonnes de fourrage grâce au séchage en grange. Le bâtiment, qui est pour partie en auto-construction, devrait « être terminé pour la prochaine campagne ».
Jusqu’à présent, les associés pratiquaient l’enrubannage et faisaient près de mille bottes, un processus qu’ils comptent arrêter complètement. « Mais nous garderons de l’ensilage ». Sur la ferme, ils sont autonomes à 100 %, avec une SAU de près de 500 hectares, dont 270 labourables, le reste étant des parcours et des landes. Sur les prairies, des mélanges de sainfoin, luzerne et dactyles sont semés, tandis que les 70 hectares dévolus aux céréales sont principalement composés de méteil, et « un peu d’orge ». « Nous avons une vraie complémentarité familiale, tout le monde sait tout faire même si on a, chacun, nos domaines de prédilection », notent les associés, qui espèrent, un fois que la machine tournera à plein régime, accorder leurs emplois du temps pour que chacun puisse profiter régulièrement du temps libre.
Le dernier installé sur la ferme sera Romain Nurit, en 2025. « Je suis impatient de rejoindre le Gaec, de pouvoir gérer mon propre système ». Il est, pour le moment, salarié agricole sur une ferme voisine, « mon employeur et moi, nous avons un vrai lien de confiance, et c’est super pour le travail ». Et depuis quelque mois, il a pris la présidence d’Agri-emploi.

« Faire ses expériences avant de s’installer »
Investi au sein des Jeunes agriculteurs 48, car pour lui « la défense et la promotion du métier sont importantes », Romain Nurit a donc décidé de s’impliquer encore davantage. « Je trouve que c’est très important d’aller voir ailleurs avant de s’installer, et de faire d’autres expériences », note le président d’Agri-emploi, très fier de défendre « une structure portée par des professionnels ».
« En prenant la présidence, je compte avant tout pérenniser ce qui a été fait par mes prédécesseurs, Agri-emploi fonctionne bien, c’est essentiel. On a une super équipe qui fait tourner la structure » : au sein d’Agri-emploi sont regroupés 27 groupements d’employeurs, 177 adhérents et 26 salariés. « La formation des jeunes est primordiale dans ce métier, et pour les agriculteurs, c’est valorisant de transmettre leurs savoir-faire. La filière agricole est très dynamique ». Pour Romain Nurit, la valorisation fonctionne dans les deux sens, autant pour l’employeur que pour la personne employée, « qui voit aussi plein de systèmes différents et peut prendre ce qui marche chez les uns et les autres pour l’appliquer ensuite chez lui ». En tant que président d’Agri-emploi, il espère développer encore quelques groupements d’employeurs sur le territoire, « selon les besoins. D’autant plus qu’il y a désormais des groupements qui associent agriculteurs, mairies, artisans, etc. Ce qui donne encore plus d’opportunités aux salariés d’apprendre ».
Dans la famille Nurit, on est persuadé qu’aller voir ailleurs est un plus : « avant de nous installer, nos parents nous ont aussi poussés à travailler dans d’autres endroits ».
Agri-emploi, selon son président, devrait de nouveau proposer différentes formations, tant aux employeurs qu’aux employés : « il est important de pouvoir se former tout au long de sa vie ».
 

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