EAU
À Chastreix, les producteurs de Saint-nectaire forcés d'être à l'arrêt
Chastreix a connu la semaine dernière une contamination bactériologique de son eau potable suspendant sa consommation et la transformation fromagère pour une dizaine de producteurs.
Chastreix a connu la semaine dernière une contamination bactériologique de son eau potable suspendant sa consommation et la transformation fromagère pour une dizaine de producteurs.
![En raison d'une contamination bactériologique du réseau d'eau potable, la dizaine de producteurs de Chastreix a été contrainte de suspendre la transformation fromagère.](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/auvergne-agricole_12992.hr_.jpg.webp?itok=LMah9H0l)
Les habitants de la commune de Chastreix ont été privés d'eau la semaine dernière.
En raison d'une contamination bactériologique (E.coli), la consommation de l'eau du réseau communal a été interdite par arrêté municipal. Une distribution de packs d'eau avait été mise en place pour assurer à minima un approvisionnement aux habitants. Cet épisode a contraint la dizaine de producteurs de fromages de Chastreix, tous en Saint-nectaire, à suspendre également la transformation. « Une catastrophe » pour Michel Babut, le maire de la commune, qui ne comprend toujours pas les raisons de cette contamination.
Principe de précaution
Au Gaec de Rimat, la transformation du Saint-nectaire a repris samedi dernier après plus d'une semaine d'arrêt. « Un soulagement » pour Évelyne Maruel qui d'ordinaire fabrique plus de 180 Saint-nectaire par jour.
Ils étaient neuf producteurs sur la commune de Chastreix à devoir suspendre leur activité avant un retour à la normale. « La DDPP a demandé des analyses d'eau dans la salle de transformation et la salle de traite et a suspendu la fabrication par principe de précaution » explique Evelyne Maruel, associée du Gaec. Les fromages en cours d'affinage ont également été analysés pour identifier toute contamination. « En lait cru, il faut montrer patte blanche » explique l'éleveuse qui dit comprendre les mesures mises en place « il en va de la santé humaine ». Toutefois, la perte économique, si elle est difficile à estimer pour l'heure, sera non négligeable. Le lait non transformé a été vendu aux laiteries alentours mais le prix d'achat n'est pas équivalent à celui d'un fromage en blanc « à 8€/kg » et encore moins d'un fromage affiné. D'ailleurs, en raison de cet arrêt, Évelyne Maruel estime : « dans quatre semaines, je n'aurai plus de saint-nectaire à vendre et mes collègues non plus ». Si la productrice relativise maintenant, elle avoue avoir été très inquiète. « Nous nous sommes sentis un peu démunis face à des informations souvent contradictoires. Et surtout, nous craignions que cela ne dure plus longtemps...»
La gestion du réseau réévaluée
À la mairie de Chastreix, gestionnaire du réseau, les raisons de cette contamination restent inexpliquées. « Nous avons fait intervenir une entreprise spécialisée. Elle a nettoyé l'intégralité des équipements, sans rien trouver. Le périmètre de captage est récent... On ne comprend pas. » L'expérience suffit à Michel Babut qui a pris la décision d'intégrer son réseau au sein du syndicat intercommunal d'alimentation en eau. « Le prix de l'eau ne sera certes pas le même pour les usagers mais le réseau de Chastreix bénéficiera ainsi d'une expertise plus approfondie » assure le maire qui va devoir gérer désormais l'après crise auprès des producteurs de Saint-nectaire.