CETA : De réelles distorsions de concurrence
Si le gouvernement n'a eu de cesse de rassurer les Français juste avant la ratification du CETA par l'Assemblée nationale, les disparités entre les modes de production canadien et européens existent bien.
En vigueur à titre provisoire depuis deux ans, le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada devait passer devant l'Assemblée nationale pour ratification le 17 juillet. L'occasion de faire le point sur les différences importantes entre les normes de production européennes et canadiennes. Les principales distrosions résident dans l'utilisation des farines animales, les antibiotiques comme accélérateurs de croissance et les pesticides.
Si l'UE a interdit l'utilisation de farines animales et de protéines animales transformées (à base de porc ou de volaille) pour l'alimentation des animaux (sauf pour les poissons), les éleveurs canadiens ont, eux, le droit d'utiliser les protéines animales transformées dont les consommateurs européens ne veulent pas.
L'utilisation des antibiotiques comme accélérateurs de croissance est une pratique courante pour les éleveurs canadiens, alors qu'ils sont interdits depuis 2006 au sein de l'UE.
En matière de pesticides, le rapport Schubert, sur l'évaluation de l'impact du Ceta d'un point de vue de l'environnement et de la santé, fait ainsi état de 46 substances interdites dans l'UE et autorisées au Canada.