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En vidéo : congrès FDSEA
"Cessez de nous dire comment faire notre métier"

Face aux trop nombreuses contraintes qui pèsent sur les agriculteurs, la FDSEA43 dit STOP et invite les pouvoirs publics à revenir à plus de bon sens. Découvrez en vidéo plusieurs intervenants qui expriment leur ras-le-bol à propos de ces contraintes, et quelles aberrations ont-ils pu noter pendant les contrôles des exploitation.



Retrouvez la suite dans notre édition papier de la Haute-Loire Paysanne du vendredi 22 mars 2013.
Le rapport d’orientation présenté lors du Congrès par 3 membres du Bureau, Thierry Cubizolles, Jérôme Veysseyre et Claire Souveton, était musclé, avec un message clair et sans équivoque : «Stop.Cessez de nous dire comment nous devons travailler ; Laissez-nous faire notre métier».
La colère gronde dans les campagnes où la morosité est de mise.Des prix agricoles trop bas, des charges trop hautes, de nombreuses exploitations en réelles difficultés économiques… et pour couronner le tout des contraintes de plus en plus nombreuses et lourdes pour les agriculteurs. C’est sur ce dernier volet que la FDSEA a choisi cette année de mettre l’accent, en écho à la manifestation organisée avec les JA le 16 janvier dernier devant la DDT, avec pour mot d’ordre «STOP AUX CONTRAINTES».

Des règles nombreuses et contraignantes
«Dans notre métier plus que dans tout autre, tout est réglementé. Le moindre de nos faits et gestes est encadré ; tout doit être déclaré et justifié. Gestion des surfaces, des assolements et de l’herbe ; identification, santé et bien-être animal ; types, utilisation et rangement des produits phyto et vétérinaires ; distances d’implantation, aménagement et entretien des bâtiments ; transport des animaux et des marchandises ; utilisation du matériel ; épandage ; gestion des stagiaires ou du personnel, etc… Sous couvert de santé, de sécurité et de protection de l’environnement, tout est scruté à la loupe, aucune de nos pratiques n’échappe à une règle» souligne le rapport. Et il précise que «plus de 200 règles sont à respecter rien que dans le dispositif de la conditionnalité des aides !», 200 règles auxquelles il faut ajouter les exigences environnementales liées à certains secteurs (Parc naturel régional, aires naturelles protégées, site classé, réserve naturelle, zone humide, proximité d’un ruisseau ou d’un captage, Natura 2000… et bientôt les zones vulnérables pour 5 communes du Brivadois). Et de souligner avec ironie : «Les dispositifs, et les financements qui vont avec, ne manquent pas quand il s’agit d’écologie !».

Charges, paperasse et contrôles
Ces contraintes entraînent des charges supplémentaires, de la paperasse et des contrôles. Le constat est effarant : «Aujourd’hui, un agriculteur qui veut bien faire tout comme il faut, passe environ un quart de son temps à se tenir informé sur la règlementation (car ça change souvent !), à la décrypter et essayer d’en comprendre les implications et les conséquences sur son exploitation (car l’ensemble de ces règles sont d’une complexité sans nom et parfois même contradictoires !) et à remplir des formulaires ou autres papiers».
Et les responsables s’insurgent : «Nous n’avons pas choisi d’être agriculteurs pour passer notre temps à remplir de la paperasse, ni pour passer plus de temps à justifier notre travail qu’à le faire».
Concernant les contrôles, les agriculteurs se sentent incompris et méprisés.Si les responsables de la FDSEA ne contestent pas l’utilité des contrôles, ils dénoncent des «abus et des incohérences tant dans leur déroulement que dans l’interprétation des règles», ils fustigent «l’intransigeance de certains contrôleurs, et le non respect quasi systématique de la présomption d’innocence».

Et pourtant les agriculteurs ont fait des efforts…
Cette situation est d’autant plus insupportable que depuis longtemps les agriculteurs font des efforts.«Nous nous sommes adaptés à chaque nouvelle réglementation, nous avons joué le jeu dans tous les domaines» insistent les rapporteurs, énumérant les améliorations apportées en matière de santé, hygiène et bien-être des animaux, en matière d’identification et de traçabilité, en matière de gestion administrative, en matière d’environnement.
Ce rapport traduit le ras-le bol général des agriculteurs et en particulier des agriculteurs altiligériens : «Compétents, responsables, nous le sommes. Cessez de nous encadrer… laissez-nous respirer. Nous ne demandons pas grand-chose : simplement travailler, vivre décemment de notre travail, et participer à la croissance du pays».
Mais la FDSEA de Haute-Loire ne se contente pas de dénoncer.Elle fait des propositions (voir encadré ci-dessus) pour «sortir de ces carcans administratifs et environnementaux punitifs». 

Suzanne Marion

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