Assemblée générale
Certiphyto, la pulvérisation sous la loupe
Les Entrepreneurs des Territoires du Puy-de-Dôme se sont rassemblés le
1er mars à Pont-du-Château pour évoquer, principalement, la législation à venir.

Les EDT du Puy-de-Dôme se sont réunis pour leur assemblée générale an-nuelle, le 1er mars dernier à Pont-du-Château. L’année 2012 du syndicat a été marquée par l’organisation du Congrès National à Cournon-d’Auvergne où 450 visiteurs en moyenne ont été accueillis par jour.
L’adhésion également de 8 jeu-nes entrepreneurs redonne un peu de souffle à une population vieillissante. « En 2015, cela fera 20 ans que je suis à la présidence de ce syndicat. J’aimerais pouvoir laisser cette place à des jeunes qui veulent s’investir » appelle Patrice Grand.
Alors que les travaux des champs vont bientôt reprendre, les entrepreneurs s’interrogent sur la réglementation Certiphyto. En effet, au même titre que les agriculteurs, les entrepreneurs doivent suivre la formation pour avoir le droit d’acheter et d’appliquer des produits phytopharmaceutiques. L’entreprise en elle même doit également être certifiée conforme à l’exercice de la pulvérisation. Les machines doivent être contrôlées, les registres à jour, les équipements de protection individuelle présents… Les entrepreneurs pratiquant la pulvérisation ont jusqu’au 1er octobre 2013 pour être certifiés. Les délais se resserrent.
Législation de fer
La certification de l’entreprise se réalise via un organisme spécialisé. Du fait du nombre important d’entrepreneurs au niveau régional, le syndicat a pu négocier des tarifs avantageux auprès de l’organisme régional AUCERT. A ce même titre, des entrepreneurs participent au comité de certification. « Nous avons tenu à intégrer ce comité afin d’observer ce que font les non-professionnels agricoles. Il faut l’avouer, notre monde est particulier et de telles décisions ne se prennent pas à la légère » explique Patrice Grand, président du syndicat des EDT du Puy-de-Dôme. La certification est valable 3 ans. Au premier audit, si des lacunes sont observées, l’entrepreneur à un mois pour les combler. L’organisme de certification vérifiera les corrections dans les 18 mois qui suivent. Les écarts les plus courants sont modestes puisqu’ils concernent principalement les registres clients.
Actions à l’œil
Avec cette nouvelle législation, les EDT devront noter chaque intervention chez l’agriculteur et le produit utilisé, après avoir vérifié si ce dernier est conforme à l’utilisation demandée. « Pour beaucoup d’entre nous c’est inquiétant parce que nous sommes des petites structures, avec peu ou pas de personnel. Nous n’avons pas de secrétaire si ce n’est nous ou notre femme. »
Cette formalisation des démarches responsabilise également davantage les entrepreneurs vis-à-vis de leurs clients. Cependant, la certification est aussi un plus. Selon le président, elle serait un gage de qualité et de compétence à faire valoir aux agriculteurs. «Bientôt la législation sera la même pour tout le monde y compris les agriculteurs. Je pense que beaucoup d’entre eux abandonneront la pulvérisation, trop contraignante, pour se tourner vers des prestataires de services à la pointe de la réglementation. Nous devons donc nous préparer à accueillir des clients supplémentaires. »