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Céréales : Les produits phytosanitaires chimiques contre les maladies, c’est pas automatique !

Dans le cadre des journées Innov’action, une cinquantaine d’agriculteurs et technico-commerciaux a visité la plate-forme d’essais céréales de St Privat d’Allier.

Des agriculteurs attentifs et très intéressés profitent des enseignements des techniciens.
Des agriculteurs attentifs et très intéressés profitent des enseignements des techniciens.
© HLP

Une cinquantaine d’agriculteurs et de nombreux technico-commerciaux étaient réunis mercredi 10 juin à St Privat d’Allier au lieu-dit Rougeac sur la parcelle d’essais céréales, appartenant au Gaec du Bois Joli, et mise en place par la Chambre d’agriculture. «Comment lutter contre les maladies des céréales au delà de l’utilisation de fongicides ?» tel était le fil conducteur de cette plate-forme d’essais dans la droite ligne du plan Ecophyto. Des solutions agronomiques alternatives ont donc été testées, et cette «porte ouverte» a permis aux techniciens de faire un premier bilan visuel. Cette journée était placée sous le signe de l’innovation dans le cadre du programme Innov’action concocté par les Chambres d’agriculture d’Auvergne.
Ce mercredi donc, les techniciens de la Chambre d’agriculture plus particulièrement spécialisés sur les cultures, proposaient une visite de ces essais avec des explications sur le protocole mis en place, les conditions météorologiques du secteur et leurs conséquences, les observations jusqu’à ce jour, les premières conclusions…

Des agriculteurs pointus…
Et ils ont répondu aux nombreuses questions des agriculteurs présents. Ces derniers, souvent très au fait des variétés, des techniques, des résultats des essais des années précédentes, avaient de nombreuses questions très pertinentes. Certains sont même venus avec des échantillons prélevés dans leurs champs ou avec une fiche récapitulant toutes les interventions qu’ils ont réalisées sur leurs cultures, avec les dates et les produits. Du concret pour se rassurer ou avoir des conseils.
Cette réunion sur le terrain a donc un évident caractère pédagogique pour des agriculteurs très demandeurs de conseils, et avides d’en savoir plus sur les nouveautés et expérimentations… Et le thème décliné sur cette parcelle est en totale adéquation avec la tendance partagée par un grand nombre, à savoir réduire l’utilisation des produits phytosanitaires tant d’un point de vue économique que pour des raisons plus environnementales. Emmanuel Gsell et ses collègues ont donc mis en évidence, avec toute la prudence qui s’impose dans le cadre d’expérimentations sur plusieurs années et sur différents secteurs, les leviers agronomiques à disposition aujourd’hui pour lutter contre les maladies des céréales.
Parmi ces moyens, on note en premier le choix des variétés. Sur la parcelle, ont été implantées plusieurs variétés de blé et de triticale avec des parcelles témoins et d’autres traitées pour mettre en évidence les plus résistantes notamment à la rouille jaune, mais aussi à l’oïdium ou au rhynchosporiose pour le triticale, ou la septoriose et le chlortoluron pour le blé. Et les premiers résultats de visu cachent parfois des surprises, notamment en rapport avec les observations des années précédentes.
Gilbert Guignand président de la Chambre d’agriculture d’Auvergne, était ce mercredi parmi les visiteurs à St Privat. Il a salué ce travail d’expérimentations mené par les Chambres d’agriculture : «Il est très intéressant de voir le comportement de différentes variétés de céréales sur une même parcelle et sur plusieurs années pour avoir des références locales. La génétique végétale évolue et nous avons besoin de tests sur le terrain pour pouvoir faire les bons choix sur nos exploitations, sachant qu’il se fait de plus en plus de céréales en Haute-Loire».

D’autres leviers agronomiques
Les techniciens ont aussi insisté sur d’autres choix visant à diminuer les intervention chimiques. C’est Jean-Jérome Barbier qui présentait donc les rotations longues qui limitent le développement des pathogènes, la fragmentation des apports d’azote qui évite de créer un microclimat humide favorisant les maladies en cas d’apports élevés, la destruction des repousses et des résidus de récolte qui peuvent être porteurs de pathogènes, la densité de semis ou encore le mélange de variétés résistantes à différents pathogènes…
Dans un autre coin de la parcelle, Bernard Daudet intervenait sur l’atelier d’essais de Stimulateurs de Défense Naturelle (SDN), sur lequel ont été testés pour la première année 2 produits, dont un local le Thalaseve un biostimulant foliaire produit par Velay Scop Nutrition. Ces produits à base d’algues auraient pour effet de permettre de diminuer les doses de fongicides. À suivre…
Un autre espace poursuivait l’essais conduit en 2014 à Vernassal, sur les itinéraires techniques du blé avec une microparcelle «bas intrants», une «raisonnée» et une autre «assurance» ; l’objectif étant de comparer trois niveaux d’intensification du blé.
Patricia Tyssandier présentait, par ailleurs, les réseaux DEPHY (Démonstration Expérimentation et Production de références sur les systèmes économes en pHYtosanitaires), une des mesures phares du plan Ecophyto.
À travers cette plate-forme d’essais, c’est tout le travail expérimental dans les essais et en plein champ réalisé par les techniciens des Chambres d’agriculture -car la Haute-Loire n’est pas seule à mettre en place ce type d’essais et elle partage largement les résultats obtenus avec les autres départements pour une approche encore plus large et plus complète- qui est mis en exergue pour développer et optimiser l’agronomie au service de l’agriculture locale et ce dans un souci agro-environnemental.


Suzanne Marion

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