Brune : Sicile, déjà tout d’une grande
Première sortie pour un concours pour Sicile, vache au Gaec Brown’Stein Caumel
de Saint-Saury, et déjà un titre de Grande championne brune à Paris. Volcanique !
Première sortie pour un concours pour Sicile, vache au Gaec Brown’Stein Caumel
de Saint-Saury, et déjà un titre de Grande championne brune à Paris. Volcanique !
Âgée de 30 mois seulement, Sicile a déjà les caprices d’une star : pas question de sortir de sa stabulation de Saint-Saury pour défiler ailleurs que sous les paillettes des rings parisiens et encore moins d’y faire de la figuration. Pour sa première participation à un concours - celui du Concours général agricole au Salon de l’agriculture, excusez du peu ! -, cette brunette au caractère visiblement déjà bien affirmé, a épaté par ses qualités et sa prestance. Au point d’éteindre une concurrence pourtant relevée : Sicile la Cantalienne a ainsi raflé un premier prix de section (vaches en 1re lactation), celui de Meilleure mamelle et celui de Grande championne.
Vache “hors normes”
De quoi faire couler quelques larmes à celui qui l’a fait naître, Franck Caumel, resté à Saint-Saury pour s’occuper du reste du troupeau mais qui n’a pas raté une miette du concours diffusé en direct en visioconférence. “Gagner à Paris, ce n’est pas tous les jours et ça fait quelque chose. C’est bien pour la race et le département où la brune prend de l’ampleur”, avance l’éleveur dont le fils et désormais associé, Mathis, avait la lourde tâche de présenter Sicile au concours, avec son cousin. “ J’ai mis une carrière pour en arriver là, lui à 23 ans, il a déjà la chance de vivre ça”, sourit l’éleveur, se félicitant que Mathis assure ainsi la relève et ait pris la présidence du tout nouveau syndicat des éleveurs de brune des Alpes.
Quant à Sicile, père et fils ont très tôt perçu son potentiel : “Dès qu’elle a vêlé, on s’est dit qu’elle pouvait aller à Paris, sa morphologie hors normes, ses mamelles, son allure... tout ça tape dans l’œil”, liste Franck Caumel, évoquant les solides origines de la désormais championne, avec une grand-mère primée à Cournon. Cette dernière avait été achetée en copropriété par le Gaec Brown’Stein Caumel et le Gaec du Quart d’Heure. “Le but était de travailler ensemble cette souche, sachant qu’on est parents”, précise l’agriculteur, qui a toujours eu un faible pour la race qui compose désormais 40 % du troupeau laitier de l’exploitation (100 vaches traites au total). Les premières brune ont été acquises en 2012 en Aveyron puis lors de ventes aux enchères ou au Sommet de l’élevage auprès d’élevages au pedigree réputé. Aujourd’hui, avec l’objectif d’atteindre la moitié de l’effectif en brune, le Gaec réalise de moins en moins d’achats extérieurs et travaille avec sa propre génétique. “Brune et prim’holstein sont deux races qui se conduisent bien ensemble tant sur le volet alimentation, élevage... La brune produit chez nous environ 1 000 litres de lait de moins qu’une holstein mais avec les taux, cela s’équivaut en matière utile vendue”, indique Franck Caumel dont le lait est collecté par Volcalis pour l’AOP cantal.
Longévité et taux pallient la moindre productivité
Si elle est un moins précoce en reproduction, la brune dispose d’une meilleure longévité et rusticité, impliquant moins de renouvellement. Et, autre atout qu’apprécient les Caumel : “C’est une race très affectueuse, ce sont toujours les premières, à la traite, à la pâture, ce sont des meneuses qui viennent facilement à notre contact”, un caractère qui n’est pas anodin dans la diffusion actuelle de la race dans les cheptels du Cantal.
Après sa sortie en forme d’apothéose à Paname, Sicile va retrouver le calme de la Châtaigneraie cantalienne, où elle est conduite sans régime de faveur avec ses consœurs. “On l’a souvent promenée, lavée, on lui a appris à défiler, mais rien de plus”, affiche son propriétaire, pour qui Sicile fait déjà partie de ces vaches “qui se métamorphosent dès qu’on leur met le licol”... Sera-t-elle du voyage aux Miss laitières fin mars ? L’éleveur nourrit le suspense : “Il faut aussi varier, ne pas s’arrêter à une vache...”