Brune des Alpes : sa rusticité et ses taux sont ses atouts
Le Cantal est le cinquième département en termes d’effectifs de la race.

Au départ race mixte, la brune des Alpes est aujourd’hui tournée vers la production laitière. “Facile à mener, très docile, les éleveurs peuvent en faire l’expérience”, elle présente “un lait de très bonne qualité et très fromageable, un atout pour l’AOC”, expliquait Christian Bromet, président du syndicat brune avenir 15, à l’occasion de son assemblée générale le 1er juillet à Rezentières. Promotion de la race, suivi des taureaux, insémination, génétique, développement des qualités de la race, sont les grandes orientations que poursuit le syndicat, avec l’objectif de “continuer à participer aux grandes manifestations comme Cournon, mais aussi Paris, pour les éleveurs qui, l’an dernier, étaient invités à suivre une journée technique sur les croisements holstein/brune des Alpes, et qui ont participé aux Journées laitières de Riom-ès-Montagnes et aux “Miss brune” à Saint-Mamet”.
Des bêtes importées d’Allemagne et d’Autriche
Le Cantal comprend une trentaine d’exploitations brunes des Alpes dont une dizaine en race pure. 70 % des brunes des Alpes sont inscrites au Contrôle laitier, ce qui est plus que pour les autres races : “Nous assistons à une augmentation régulière du nombre de vaches inscrites au contrôle laitier depuis dix ans, mais aussi, la proportion s’accélère ces dernières années. 591 animaux étaient en effet inscrits en 1998 contre 802 en 2007 dans le Cantal et le nombre est passé de 13 575 à 16 813 dans le même temps au niveau national”, notait François Fayolle, directeur du contrôle laitier du Cantal. Ainsi, pour Jacques Drouet, technicien de l’Upra : “La brune évolue positivement, surtout sur le Cantal. C’est le cinquième département de France en termes d’effectifs et, à mon avis, ce n’est pas fini”. Cet été, il a d’ailleurs fallu trois ou quatre voyages en provenance d’Allemagne et d’Autriche pour répondre à la demande cantalienne, car “l’offre est insuffisante en France”.
En accord avec l’AOC
La ou les raison(s) de ce succès ? La brune des Alpes est bien adaptée dans ce département avec des rations mixtes, et plus d’herbe que de maïs, du fait des conditions de production. C’est enfin une race fromagère et, avec l’AOC, cela colle parfaitement en termes de cahier des charges pour lequel elle est adaptée. La brune est enfin la deuxième race derrière la holstein pour la production du lait en termes de litrage et, en terme de TP, c’est la première des races spécialisées. De plus en plus, les brunes sont en effet introduites dans les élevages holstein en vue de croisements pour améliorer les taux. Dans l’après-midi, les participants étaient conviés à une visite de terrain sur l’exploitation de la famille Échalier, un Gaec fondé en 2004 sur 205 hectares et cinq communes, tenu par quatre associés, avec un cheptel composé en majorité de brunes (15 laitières, taries et génisses soit 110 animaux) et quelques montbéliardes. Ils produisent eux-mêmes leurs céréales (blé et triticale) et ont aussi une trentaine d’allaitantes.