«On a besoin de tout le monde, pour un syndicalisme dynamique et actif»
Thierry Cubizolles, président, a présenté un rapport d'orientation très axé sur le rôle du syndicalisme et l'importance de s'impliquer pour la défense collective du métier, à l'occasion d'une assemblée générale 2020 de la FDSEA de Haute-Loire, un peu atypique en raison du coronavirus.
Comme le veut la tradition, un des temps forts de l'assemblée générale de la FDSEA c'est le rapport d'orientation présenté par le président. Il est généralement suivi des discours des personnalités invitées. Cette année, en raison des mesures sanitaires, seuls le président de la Chambre départementale d'agriculture et le secrétaire général des Jeunes agriculteurs de Haute-Loire étaient à la tribune.
Thierry Cubizolles a donc commencé son propos en revenant sur la loi Egalim, loi dans laquelle la profession avait mis beaucoup d'espoir. "On a mis énormément de coeur et d'espoir dans cette loi. Tous les acteurs ont été écoutés, toutes les filières ont été écoutées. On était tous unanimes, y compris les citoyens, pour dire qu'il faut que les agriculteurs soient rémunérés à la juste valeur de leur production. Sauf que, un an après, on s'aperçoit que tout le monde veut sa marge et que les consommateurs ne veulent pas payer plus cher, alors ça ne fonctionne pas. Personne ne veut faire un pas". Voilà pourquoi, le président explique qu'il faut aller plus loin, continuer sur cette lancée et surtout "aller vers un syndicalisme économique". Et d'expliquer : "il faut aller chercher de la valeur, aller chercher du prix. Et pour aller chercher du prix, il faut travailler au sein des filières, montrer ce que l'on sait faire. La qualité, on sait faire, on l'a montré en Haute-Loire à travers certaines initiatives comme le porc de Haute-Loire, le bœuf de Haute-Loire, la Lentille Verte du Puy. Des initiatives qui apportent une plus-value : le porc de Haute-Loire, c'est 10 cts de plus par kilo…" Le président insiste sur le rôle du syndicalisme dans ces démarches soulignant que très souvent ce sont des responsables de la FDSEA et des JA qui les ont initiées et portées, en lien avec les OPA et les acteurs des filières. Toujours dans cette optique économique, il souligne qu'il faut aussi travailler avec les collectivités territoriales en veillant à ce que chacun reste dans son rôle sans aller marcher sur les plante-bandes des autres. "Nous agriculteurs, nous avons le devoir d'être présents dans ces instances pour être entendus et pour défendre notre agriculture. Il ne faut pas penser que le voisin ira à notre place…". Et d'exhorter les participants à l'AG à s'investir et à faire entendre la voix des agriculteurs et des agricultrices, leur précisant que la FDSEA est là à leur côté pour les épauler.
Motiver les troupes
C'est un message très fédérateur, que Thierry Cubizolles a délivré dans son rapport d'orientation. Il a rappelé la base sur laquelle le syndicalisme est ancré, à savoir les adhérents, des gens qui partagent les mêmes valeurs et sur qui on peut compter. Même si "la démographie dans l'agriculture est à la baisse", même si trop souvent "l'individualisme prévaut" avec des gens qui profitent du système et bénéficient des avancées obtenues par ceux qui vont au charbon, le président alerte sur le besoin impératif d'être nombreux, unis, solidaires et combatifs pour défendre encore et toujours le métier.
La campagne syndicale qui démarrera à l'automne prochain sera importante puisque pour la FDSEA et tout le réseau FNSEA, cette année est élective.
Thierry Cubizolles se projette donc et invite les adhérents et les responsables locaux à aller chercher des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes, pour rallier le réseau et y prendre des responsabilités. Il insiste beaucoup sur le maillage territorial et sur la transmission des informations, deux points essentiels pour un syndicalisme dynamique, réactif, écouté et suivi.
Et d'ajouter : "On ne veut pas d'un syndicalisme individuel, où on dit moi je suis consommateur; je laisse mon président, mon secrétaire général de la FD ou des JA faire le travail à ma place. Non, on a besoin de tout le monde".