Bâtiments agricoles : Les agriculteurs du département continuent d'investir dans leurs bâtiments
En 2015, 100 dossiers de demande d'aide ont été acceptés en Haute-Loire pour un investissement global de 21 millions d'e et 6,3 millions d'e d'aides allouées.
Depuis 2015, la modernisation des bâtiments agricoles ne passe plus par le Plan de modernisation des bâtiments d'élevage (PMBE) mais par le Plan pour la compétitivité et l'adaptation des exploitations agricoles (PCAEA). C'est dans le cadre du Programme de Développement Rural (PDR) Auvergne qu'un premier appel à projets a été lancé en 2015 par le Conseil Régional. Ce programme est financé par le Conseil Régional, par l'État, l'Europe (Feader) et l'Agence de l'eau Loire-Bretagne.Tous les arrêtés de subventions ayant été signés fin 2015, la DDT a souhaité dresser un bilan de ce premier appel à projets.Au total, ce sont 102 dossiers de demande d'aide au titre du PCAEA qui ont été déposés en DDT. Sur ces 102 dossiers, seuls 2 n'ont pas été éligibles. Eric Gravegeal, responsable du PCAEA à la DDT, explique les modalités de sélection des dossiers : «Pour être éligibles, les dossiers doivent être complets. Les dossiers se voient attribués une note de sélection selon 14 critères différents et un taux de subvention (30 à 40%). Dans le cas où les crédits alloués ne seraient pas suffisants, ce sont les dossiers dont la note est la plus basse qui ne seraient pas retenus. Or en 2015, grâce à une rallonge de l'enveloppe de l'État, tous les dossiers éligibles ont été acceptés». En Haute-Loire, les 100 dossiers classés éligibles ont donc été retenus et donneront lieu à subvention. «En 2016, les dossiers éligibles ne seront peut-être pas tous retenus ; tout dépendra du financement...» indique Eric Gravegeal.
Signal encourageant
L'investissement global pour ces 100 dossiers s'élève à 21 millions d'euros tandis que le montant des aides globales allouées par les différents financeurs atteint 6,3 millions d'euros. «Ces investissements, majoritairement réalisés par des entreprises locales, apportent une bouffée d'oxygène à l'artisanat local» souligne le directeur de la DDT, Hubert Goglins.«Ces chiffres sont un signal encourageant car malgré la situation de crise agricole actuelle, des agriculteurs investissent dans leur outil de travail» ajoute-t-il.La présentation du bilan de ce premier appel à projets d'investissements dessine par ailleurs le modèle agricole de demain. Une analyse plus fine des dossiers déposés en 2015 apporte quelques enseignements instructifs. Avec 31 dossiers portés par des jeunes agriculteurs (bénéficiaires de la DJA) et un investissement de 7,5 millions d'e, les JA représentent un tiers des investissements totaux.Les exploitations qui investissent dans leurs bâtiments sont à l'image des fermes de Haute-Loire.
Les producteurs de lait continuent d'investir
Les deux tiers des dossiers sont en bovins lait (67 dossiers pour un investissement de 16 millions d'e). La DDT compte 17 dossiers en bovins viande, 7 en ovins, 3 en veaux de boucherie, 2 en caprins, 2 en aviculture, 1 en cuniculture et 1 en porc.«En Haute-Loire, on continue d'installer et d'investir en production laitière. On conforte donc le modèle agricole actuel» indique Hubert Goglins.Lorsque l'on observe le statut juridique des exploitations concernées par ces investissements, on observe une prédominance des Gaec, avec 66 dossiers déposés par des Gaec ; les 34 autres ont été déposés par des exploitants individuels ou en Earl. «Deux tiers des dossiers ont été déposés par des Gaec alors qu'ils ne représentent qu'un tiers des exploitations dans le département» remarque Hubert Go-glins. Pour ce dernier, «les chiffres présentés ci-dessus dessinent le modèle agricole de demain» qu'il résume ainsi : «une mono-production en Gaec, avec toute la fragilité que cela génère».
Réfléchir son projet en amont
Même si la mécanique financière du PDR 2015-2020 incite à investir (plus l'investissement est élevé, plus le montant de la subvention est important), la DDT et la Chambre d'agriculture mettent en garde les agriculteurs sur les risques de sur-investissements. «Il faut réfléchir à son projet (sur les plans technique et économique) le plus en amont possible. Notre service bâtiment est là pour accompagner les agriculteurs dans cette démarche» indique Didier Chazalon du service bâtiment de la Chambre d'agriculture. «Un plan de financement ça s'anticipe auprès des partenaires financiers tout comme le dépôt de permis de construire» ajoute Bernard Meyronneinc, chef de service économie agricole à la DDT.
Véronique Gruber