Nuisances
Au lendemain de la rave party, les éleveurs réparent les dégâts...
A Freycenet-La-Tour, une prairie naturelle du Gaec de la Tour a servi de décor à une rave party clandestine.Le point sur les dommages occasionnés.
A Freycenet-La-Tour, une prairie naturelle du Gaec de la Tour a servi de décor à une rave party clandestine.Le point sur les dommages occasionnés.

Le week-end du 9 au 12 juin a été très mouvementé pour Sébastien et Franck Exbrayat, les associés du Gaec de la Tour ; tous deux exploitent une surface de 180 ha dont les parcelles se situent entre l'Ardèche et la Haute-Loire et élèvent un troupeau de 90 mères Limousines.Samedi matin, les éleveurs sont alertés par un bruit de musique incessant émanant des environs de l'étang des Barthes, secteur où ils disposent d'une parcelle de 14 ha d'un seul tenant. Sébastien se rend sur les lieux et constate que sa propriété a été violée à l'occasion d'une rave party ; "plus de 200 voitures ont pénétré dans ma parcelle située à environ 100 mètres de l'étang et c'était encore loin d'être terminé puisque 200 voitures de plus ont rejoint le site durant le week-end".Au final, ce sont plus de 1000 personnes, venues même de l'étranger, qui se sont installées sur sa prairie naturelle pour faire la fête durant plusieurs jours.
Réparer les dégâtsSébastien et son frère ont bien tenté de les déloger samedi matin mais c'était déjà trop tard... "J'ai contacté le maire de la commune et la gendarmerie, mais ils n'ont pas pu faire grand-chose. N'ayant pas le droit d'entrer sur la parcelle, les gendarmes ont juste empêché à d'autres voitures de rentrer sur le site et ont attendu qu'ils partent".Après leur départ, les éleveurs n'ont pu que constater les dégâts et passer du temps à remettre la parcelle en ordre car du désordre il y en a eu ! Des clôtures cassées, 1 ha de triticale piétiné et versé, 3 ha de prairie piétinée et des vaches effrayées par le bruit... "Ils sont passés partout et ont cassé les clôtures. Eux et leurs chiens ont fait leurs besoins sur la parcelle ; on trouve du papier toilette un peu partout, des pierres et des branches... C'est vraiment pas agréable de devoir réparer tout ça dans un chantier pareil !" explique Sébastien qui redoute à présent que des problèmes sanitaires surviennent sur ses animaux en raison de la présence d'excréments de chiens (risque de néosporose).
Les lois sont mal faitesLes pertes de culture sur triticale vont certainement contraindre ces exploitants à acheter des compléments en aliments.Quant à la prairie, l'herbe devrait peu à peu reprendre le dessus. "Il a nous a fallu 1 jour de travail à deux pour remettre la parcelle en ordre. J'avoue que je suis en colère car on ne va pas chez les gens sans demander l'autorisation ! Cela s'appelle le respect".Sébastien Exbrayat regrette vraiment que les lois soient malfaites : "Si ces dernières étaient bien faites, on les aurait fait fuir rapidement alors qu'au contraire on les laisse faire. Cette fois, ils étaient à Freycenet, demain où iront-ils ? Il ne faudrait pas que cela arrive toutes les semaines chez d'autres collègues...".