« On attend des politiques plus que des promesses »
À quelques jours du Sommet de l’élevage (5-6-7 octobre à Clermont-Ferrand), les responsables professionnels FNSEA-JA maintiennent la pression.
Alors que de nombreux politiques ont prévu de participer, cette année, au Sommet de l’élevage (voir encadré), logique, à huit mois de l’élection présidentielle, les responsables professionnels ne sont évidemment pas dupes de la manœuvre. « Les politiques qui viendront ici ne devront pas se contenter de tâter le cul des vaches », prévient Pascal Lerousseau, éleveur dans la Creuse et coordinateur du berceau des races à viande. Las des promesses creuses qui ne satisfont que ceux qui les distillent, les éleveurs entendent bien exiger des engagements fermes. À l’échelle du Massif central, le réseau FNSEA-JA n’a pas attendu le ballet des élus pour faire émerger bien plus que des idées, « des mesures nationales mais aussi européennes indispensables pour assurer la survie de notre agriculture », résume Patrick Bénézit, président de la FRSEA Massif central. C’est dans cet esprit, et avec l’ambition d’être force de proposition dans le cadre de l’écriture de la PAC post 2020, que les responsables professionnels vont demander aux élus et aux candidats de s’engager sur six points fondamentaux. « Nous leur demandons de reprendre la main sur la politique alimentaire, avec le risque, s’ils ne le font pas, qu’elle soit livrée à une poignée d’industriels », poursuit Yannick Fialip, président de la section régionale laitière.
Six piliers pour assurer l’avenir
1. Soutenir les prix : en mettant en œuvre des outils efficaces de régulation de marché ; en réformant en profondeur la réglementation encadrant les relations commerciales au sein des filières alimentaires ; et en dotant les professionnels d’une véritable stratégie de développement de l’export.
2. Compenser les écarts et reconnaître l’existant : en favorisant l’équilibre des productions sur tous les territoires via un soutien renforcé aux zones défavorisées et de montagne, au travers d’un dispositif d’indemnités compensatoires de handicaps naturels de la PAC ; en maintenant un niveau d’aides couplées maximum pour les productions fragiles ; et en traduisant dans les politiques publiques la reconnaissance des nombreux atouts et services rendus par l’agriculture du Massif central aux territoires, aux populations et à l’environnement.
3. Garantir la sécurité des exploitations face aux risques climatiques et sanitaires : en renforçant le fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental ; et en créant un nouveau fonds national agricole de mutualisation du risque climatique.
4. Installer et investir : en facilitant l’installation et la formation des jeunes agriculteurs ; et en modernisant des outils de production et de développement de la recherche dans le secteur agricole.
5. Simplifier les normes pour supprimer des charges : en allégeant les normes et contraintes pesant lourdement sur la rentabilité des exploitations.
6. Reconnaître la consommation de produits d’origine animale comme essentielle dans l’équilibre alimentaire.