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Assemblée générale de Cirhyo

La section territoriale Limousin-Centre de la coopérative Cirhyo a tenu son assemblée générale à Pouligny-Notre-Dame le 25 mars dernier.

© Cirhyo

Un contexte économique rendu particulièrement difficile par l'embargo sur la Russie
Le 29 janvier 2014, la Russie décrète un embargo sur la viande européenne. La perte d'un tel débouché, qui représentait 15 % des exportations porcines européennes, n'est pas sans conséquence sur la filière française :
- Baisse de 10 % des cours du porc (cadran 2014 : 1 327 euros contre 1 464 en 2013)
- Baisse de la production nationale : les abattages reculent de 0,8 %. Alors que, parallèlement, on constate une hausse de 0,1 % dans le triangle Allemagne, Danemark et Pays Bas mais surtout une hausse de 4,3 % en Espagne
- Baisse des exportations françaises moins 3,8 % sur les viandes et -32 % sur les gras (marché russe)
- Seul point positif : la consommation intérieure augmente de 2 %, signe que la viande de porc possède de véritables atouts auprès du consommateur ; le porc restant la viande la plus consommée au monde et la moins chère.
Parallèlement, le contexte économique mondial et la parité euro/dollar, en dépit de stocks très importants, font que les céréales et le soja restent à un prix élevé, renchérissant les coûts alimentaires des élevages.

Cirhyo : se développer pour construire un avenir
Le Conseil d'administration de la coopérative est convaincu que le territoire couvert par Cirhyo, avec ce fort lien au sol, offre les conditions optimales pour produire du porc au moindre coût (le lien au sol constitue un cercle agronomique vertueux où les déjections des élevages en faible densité fertilisent des céréales autoconsommées). Objectivement, on peut considérer que l'on se situe parmi les meilleurs potentiels d'Europe pour produire le porc de demain. À nous de saisir l'opportunité et de relever le défi face aux allemands ou autres catalans.
Ceci étant, et malgré cette année en demi-teinte, la coopérative Cirhyo a poursuivi son développement.
Si le nombre d'éleveurs (604) se réduit d'années en années du fait d'une pyramide des âges très défavorable, le potentiel de truies lui s'étoffe de 3 % avec 62 800 reproducteurs et le nombre de porcs produits croit de 0,55 % sur un an à 1 215 000 porcs (cette hausse est à confronter au repli à l'échelle nationale). Le nombre de reproducteurs commercialisés (cochettes, verrats) a connu une progression de 12 %.
Parallèlement, les services offerts aux adhérents : pharmacie vétérinaire, fourniture de minéraux et de matières premières, ont poursuivi leur progression en volume ; seule la vente de matériel d'élevage s'est réduite après 100 % de hausse sur les 3 dernières années (il faut dire que ce chiffre était particulièrement élevé en 2013 : année des mises aux normes).
À noter que le développement et l'extension des élevages n'a jamais été aussi accompagné qu'aujourd'hui.
Au final, il aura été créé en 2014 : 2 500 places de truies, 8 970 places de post sevrage et 23 900 places d'engraissement.
Cirhyo est une coopérative en bonne santé financière qui mettra à profit la totalité de ses résultats 2014 pour augmenter les ristournes à ses adhérents et pour réduire à 7 jours le délai de règlement des porcs charcutiers

Sans maîtrise du prix de vente, la maîtrise des coûts est vitale
Chaque année, les assemblées générales sont l'occasion de refaire un point précis des performances techniques de nos élevages. Si nous disposons de faibles leviers pour augmenter nos prix de vente, en revanche nous avons de multiples moyens pour réduire nos coûts. Tout au long de l'année, l'équipe technique travaille auprès des éleveurs pour améliorer les performances des élevages. Les résultats techniques, largement représentatifs (95 % des portées prises en compte) montrent :
- Des performances de naissage qui suivent une progression régulière : progression du tiers supérieur avec 12,07 porcelets sevrés par portée contre 11,88 en 2013.
- L'impact des mises aux normes des truies a été quelque peu négatif sur la mortalité qui est remontée légèrement.
- Un coût alimentaire 10 % moins élevé que la moyenne nationale. Là se situe la grande force des éleveurs Cirhyo. La maîtrise de l'indice de consommation est le premier critère d'amélioration du coût de production devant la prolificité.
- Un poids d'abattage plus élevé de 2,5 kg que la moyenne nationale.
- En respectant les densités et une conduite d'élevage stricte, on constate que les élevages Post sevreurs-Engraisseurs ont de meilleurs résultats techniques que les Naisseurs Engraisseurs, pour des critères tels que l'indice de consommation et le GMQ (gain moyen quotidien)
- La taille des élevages augmente avec les restructurations et les investissements, mais même si la moyenne est de 289 truies, la moitié des élevages ont moins de 141 truies.
Malgré tout, ces 3 dernières années sont difficiles avec un prix du porc payé très proche du coût de production 1,49 euro cette année pour 1,50 euro de prix de vente (prix calculé sans les filières bio, porc fermier et multiplicateur).

Tradival : une filière d'abattage d'avenir
Cirhyo est actionnaire de la société Tradival : abattoirs de Lapalisse et de Fleury les Aubrais.
Dans une année particulièrement difficile pour l'aval (abattoirs Gad, Aim...) Tradival tire bien son épingle du jeu et réalise un exercice 2014 profitable. La bonne santé de l'abattoir est essentielle pour l'avenir de la filière. Conscients de cet enjeu, Tradival et son actionnaire Cirhyo assument pleinement leur complémentarité en totale transparence.
Un programme d'investissement conséquent est prévu en 2015 : augmentation et amélioration des capacités de stockages des animaux vivants, augmentation de la capacité de surgélation, développement du secteur Produits Élaborés...
En quelques chiffres Tradival c'est :
- plus de 630 salariés
- 1 136 000 porcs abattus soit près de 5 % de plus que l'année 2013 sur les sites de Fleury-les-Aubrais (45) et Lapalisse (03), Cirhyo fournit 80 % des porcs abattus.
- 8 800 tonnes de charcuterie (+10%/2013) produites à Fleury-les-Aubrais et à la Talaudière (42)
- 232 millions de CA, dont près de 15 % à l'export.

Adaptation au marché
Ce partenariat étroit entre Cirhyo et Tradival permet de coller pleinement au marché. Ainsi 2014 a vu des filières qualité se renforcer :
- Le Label Rouge Porc Délice avec 1 500 porcs par semaine permet d'approvisionner les salaisonneries produisant des charcuteries label Rouge
- Viandes porcines du Massif Central et viandes certifiées permettant de répondre aux salaisons sèches d'Auvergne qui devraient enfin obtenir en 2015 la reconnaissance européenne de l'IGP
- La filière Préférence avec le groupe Herta qui met en avant les aspects de développement durable et de bien-être animal.
- La filière Carrefour qui depuis une quinzaine d'années s'est positionnée sur une alimentation sans OGM des animaux
- Enfin la démarcation « le Porc Français » qui devrait être la reconnaissance citoyenne de base de nos viandes.
Notons que des filières qualité comme le Porc fermier d'Auvergne Label Rouge (depuis 25 ans), ou la filière BIO (également avec Tradival) se développent aussi grâce à une collaboration étroite avec la société Hassenforder à Vichy.

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