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AOP Auvergne:Des opérateurs du Puy-de-Dôme témoignent

Depuis le début du confinement, les commandes d’appellations AOP ont baissé en moyenne de 60 %. Les TPE, PME et fermiers sont particulièrement touchés, ainsi que les opérateurs orientés vers la RHD ou les ventes directes. Zoom dans le Puy-de Dôme

© auvergne agricole

« On ne peut pas transformer les stocks actuels en Vache-Qui-Rit® »

Aurélien Vorger, directeur du SiFAM.

« Les 24 heures suivant l’annonce du confinement, les ventes de fromages se sont effondrées. En pâte persillée, elles étaient même nulles pour les producteurs fermiers. Les semaines suivantes, ces derniers ont retrouvé leurs clients mais les ventes restent inférieures de 60%. Du côté des fromageries, les ventes se sont également effondrées les semaines suivants le début du confinement. L’arrêt de la restauration hors-foyer et la fermeture des rayons à la coupe dans les magasins sont les principales causes. La filière se retrouve donc avec d’énormes stocks qu’elle doit écouler. Les pâtes persillées ne sont pas des fromages de garde. Une poignée de semaines de plus en cave d’affinage peuvent nuire considérablement à la qualité du produit. Nous essayons de trouver des solutions pour valoriser ces fromages mais on ne peut pas tous les transformer en Vache-Qui-Rit® ! Dans le même temps nous incitons les producteurs de lait à réduire leur production. Les volumes de lait sont réorientés vers les tours de séchage. A ma connaissance, tous les producteurs sont collectés. Il n’y a pas de destruction de lait AOP Fourme d’Ambert et Bleu d’Auvergne. Malheureusement, inévitablement les prix baissent. Quant aux Fourmo’Folies, nous les maintenons pour l’instant mais nous restons prudents. »

« Nos salariés sauvent l’entreprise »

Dominique Viallard, producteur laitier et co-gérant de la Laiterie La Tourette de Saint-Genès-la-Tourette.

« La laiterie La Tourette transforme le lait de trois exploitations laitières en Agriculture Biologique. Nous produisons environ 850 000 L de lait par an et environ 380 000 L sont orientés vers notre outil. La crise actuelle a eu pour conséquence d’annuler toutes nos ventes dans la restauration collective. Ces volumes ont heureusement été réorientés vers la consommation des ménages. La forte demande avant et pendant le confinement, nous a permis d’équilibrer ainsi notre production. Nous enregistrons donc une très faible baisse d’activité. Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier a son importance ! Mais surtout, nous avons atteint cette résilience uniquement grâce à nos salariés. Ils sont neuf et tous ont répondu présent. Malgré les risques, l’anxiété et l’incertitude de la situation, ils ont fait l’effort de poursuivre le travail. Nous (les employeurs) avons mis en place tous les gestes barrières nécessaires : masques, gel hydroalcoolique… pour garantir au maximum leur sécurité. Désormais, comme tout le monde, nous espérons que l’épidémie ne va pas durer trop longtemps. »

« -50% de ventes de fromages »

Philippe Lorrain, Directeur de la Sica de Laqueuille

« Conformément à la directive du Cniel, nous avons demandé à nos producteurs de limiter la production laitière au mois d’avril car nous ne savons pas du tout de quelle manière va réagir la consommation après le confinement. Donc aujourd’hui on achète moins car on produit moins. A la Sica de Laqueuille, nous enregistrons une baisse de 50% de nos ventes de fromages sur notre réseau traditionnel et en GMS. En raison de la fermeture des rayons à la coupe dans les grandes surfaces, nous avons constaté un report sur les magasins de proximité et sur le bio. Durant ces quelques semaines, nous avons été contraints de fermer notre boutique à Laqueuille (ndlr : elle sera bientôt réouverte). Nous avons mis en place un drive, permettant à nos clients de venir récupérer leurs commandes passées sur internet, et un système de livraison à domicile. Durant cette période si particulière, nous constatons le développement de la vente en ligne et une demande croissante de fromages bio ; et cela devrait perdurer »

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