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Allier : une population en baisse malgré une relative attractivité

La dernière étude de l'INSEE montre que le territoire bourbonnais connaît une nouvelle baisse de population. Mais l'Institut note dans son analyse, que l'agriculture est très présente dans le département, notamment dans la zone d'emploi de Moulins.

Le département  de  l’Allier  compte 338 000 habitants au 1er janvier 2017. Il représente 4 % de la population régionale pour  11 %  de  son   territoire.   Avec 46 habitants au km², il est peu densément peuplé, soit moitié moins que la France de province (98 habitants au km²).
79 % des terres bourbonnaises sont agricoles et la majorité des habitants de ses trois cents communes vivent en zones peu denses et très peu denses (respectivement 48 et 47 % de la population du département), tandis que seulement 5 % vivent dans des communes de densité intermédiaire L’Allier ne comporte pas de commune densément peuplée.

La population bourbonnaise diminue chaque année
Depuis les années 1970, la population  Bourbonnaise ne cesse de diminuer. Après avoir perdu jusqu’à 1 500 habitants par an dans les années 1990, cette baisse s’est réduite et stabilisée autour de  200 habitants par an dans la première décennie des années 2000. Depuis 2011, le département connaît un nouvel épisode de décroissance et compte 1000 habitants de moins chaque année. Avec le Cantal, ce sont les deux seuls départements de la région dont la population baisse.
Montluçon, commune la plus  peuplée  de l’Allier  avec  35 700 habitants   au 1er janvier 2017, perd 500 habitants par an (– 1,3 %) entre 2012 et 2017.  En revanche, Moulins, préfecture du département, regagne des habitants (+ 0,7 % par an sur la période), après une période  de baisse entre 2007 et 2012. Ces villes moyennes bénéficient, depuis fin 2017, du programme « Action cœur de ville », qui devrait contribuer à redynamiser leur centre. Les territoires périurbains continuent de gagner des habitants.
Globalement, le solde naturel bourbonnais est négatif, les naissances étant déficitaires par rapport aux décès. Ainsi, la population du département est vieillissante (figure 2). 20 % des habitants sont âgés de 18 ans ou moins en 2017, soit 3 points de moins qu’aux niveaux national et régional. À l’opposé, 27 % ont 65 ans ou plus, soit 6 points de plus que dans la population du pays et 7 points de plus que dans celle de la région. L’Allier est le neuvième département français dont la proportion de personnes âgées de 75 ans et plus est la plus élevée (voir ci-dessous, la pyramide des âges).

Les arrivants proviennent surtout des départements limitrophes
Même s’il ne compense pas la baisse du solde naturel, le solde migratoire est positif. Ainsi, 9 700 personnes sont arrivées dans l’Allier en 2017 alors que seulement 9 000 en sont parties. Le département est plutôt attractif puisque les entrées représentent 2,9 % de la population bourbonnaise âgée d’un an ou plus en 2017. À titre de comparaison, ce taux s’établit à 2,2 % pour la Loire et 3,2 % pour le Rhône.
Les déménagements hors du département représentent 2,7 % de la population et sont compris entre ceux de la Loire (2,1 %) et du Rhône (3,2 %).
Bien qu’il soit éloigné des grandes métropoles, le  département  conquiert de nouveaux habitants chaque année, principalement depuis les départements limitrophes. Ainsi, plus d’une personne sur trois qui s’installe dans l’Allier habitait déjà en Auvergne-Rhône-Alpes auparavant, en majorité dans le Puy-de-Dôme voisin.
C’est avec ce département que les Bourbonnais réalisent leurs principales migrations. Ils sont plus nombreux à quitter l’Allier pour ce département (2600) qu’à faire le trajet inverse (2 100). Plus précisément, les flux migratoires entre le Puy-de-Dôme et la zone d’emploi de Vichy, géographiquement la plus proche, sont les plus importants (59 % des entrées et 49 % des sorties). Suivent ceux avec Montluçon (26 % des entrées et 29 % des sorties), puis avec Moulins (15 % des entrées et 21 % des sorties). Ainsi, le solde migratoire avec le Puy-de-Dôme est négatif pour les trois zones d’emploi bourbonnaises. Les échanges de population entre le Rhône et la Loire sont presque à l’équilibre.
Six mille cent personnes qui emménagent dans l’Allier habitaient  une autre région métropolitaine. Parmi eux, 18 % résidaient en Île-de-France  (1100 personnes)  et 15 % en Bourgogne Franche-Comté, principalement en Saône-et-Loire et dans la Nièvre (370 arrivées chacun en 2017). 360 habitants du Cher et 240 de la Creuse se sont aussi installés dans l’Allier en 2017.

Les 18-24 ans représentent
un départ sur trois
Avec un solde migratoire de 700 habitants en 2017, le département est attractif pour presque toutes les tranches d’âge, excepté pour celle des 18-24 ans et celle des 80 ans et plus. Les jeunes bourbonnais partent souvent étudier hors du département, en raison d’un manque d’établissements d’enseignement supérieur. Alors qu’ils représentent 6 % de la population de l’Allier, ils comptent pour un tiers des sortants, avec trois mille départs, mais aussi pour 26 % des nouveaux arrivants dans le département, avec 2 600 arrivées.
Quatre jeunes qui quittent l’Allier sur 10 s’en vont étudier à Clermont-Ferrand et son département, qui ont pour avantage d’être proches et accessibles en transports en commun depuis Moulins, Montluçon et Vichy notamment. Les personnes sans diplôme sont surreprésentées dans le département, tout comme les hommes avec un CAP ou BEP et les femmes ayant un niveau baccalauréat. Le niveau de diplôme moins élevé des Bourbonnais s’explique en partie par un effet de structure d’âge, les personnes les plus âgées étant, en moyenne, moins diplômées que les plus jeunes. Leurs études terminées, certains jeunes  actifs originaires de l’Allier reviennent s’y installer pour démarrer leur vie professionnelle et s’insérer sur le marché du travail. Toutefois, revenir dans le département ne signifie pas nécessairement obtenir un poste et, le cas échéant, qu’il soit en adéquation avec les études réalisées. D’une part, le taux d’emploi est plus faible dans l’Allier qu’en France de province (0,8 point d’écart) et, d’autre part, la structure des emplois y est spécifique, avec un secteur tertiaire sous-représenté (3 points de moins), au profit des secteurs industriel et agricole.
En fin de carrière ou à la retraite, les seniors viennent s’installer durablement dans l’Allier. Huit cent cinquante personnes âgées de 55 à 64 ans sont arrivées dans le département en 2017 alors que seulement cinq cents en sont parties. Les plus âgés quittent leur maison devenue trop grande et peu accessible pour rejoindre des établissements spécialisés. Ces personnes partent pour le département du Rhône, et dans la même proportion, pour la Haute-Loire (3 sur 10 dans les deux cas). Les autres s’en vont dans des territoires très divers.


Un secteur agricole bien implanté
Dans son étude, l’INSEE relève la forte présence agricole, élevage bovin notamment, dans le département.

Le poids de l’agriculture demeure important dans l’Allier. Le secteur compte pour 5,3 % des emplois bourbonnais, contre 3,3 % de ceux de province en 2017. Le secteur est particulièrement bien représenté dans la zone d’emploi de Moulins, avec 7,1 % des postes contre 4,8 % dans celle de Montluçon et 5,1 % dans celle de Vichy. Les terres agricoles couvrent 79 % du territoire de l’Allier, soit 19 points de plus qu’en France de province, et les prairies recouvrent la moitié de la surface du département. Sur ce dernier point, c’est le premier département de France.
Comme ailleurs en province, le nombre d’exploitations agricoles a diminué de près de moitié entre 1988 et 2010.
La surface agricole utilisée (SAU) totale de l’Allier s’est réduite de 3,2 %, soit plus que dans les espaces agricoles des départements voisins. En revanche, la SAU moyenne des exploitations, qui s’établit à 88 hectares en 2010 (contre 54 hectares pour la province), a augmenté de 29 % en dix ans, une croissance comparable à celle de la province. 38 % d’entre elles mesurent au moins 100 hectares, alors que ce n’est le cas que de 19 % des exploitations agricoles de province.

Le département mise
sur des filières de qualité
La nature des activités agricoles bourbonnaises nécessite beaucoup d’espace. Les deux tiers des exploitations sont consacrées à l’élevage d’herbivores, dont 42 % aux bovins à viande (figure 4). Par conséquent, les industries alimentaires sont bien implantées, notamment celle de la transformation de la viande. Le département mise d’ailleurs sur des filières de qualité, et se classe en huitième position nationale dans la production de viande bovine Label rouge et en sixième pour celle des ovins. Plus de sept exploitations sur dix sont familiales, soit une proportion équivalente à la moyenne nationale, mais cette proportion est en baisse dans le département comme ailleurs (- 10 points entre 2000 et 2010).
Les exploitations à responsabilité limitée (EARL) ont, en revanche, plus que doublé, et représentent 13 % des exploitations en 2010. 10 000 actifs bourbonnais travaillent de manière régulière dans des exploitations agricoles ; ils sont 27 % de moins qu’en 2000.
Avec le vieillissement accru de la population, leur nombre devrait encore diminuer et la question du devenir des terres de l’Allier se pose. En effet, 19 % de ceux qui assurent la gestion courante et quotidienne des exploitations sont âgés de 60 ans ou plus.

Industrie variée et attractivité pour les employés.
En 2017, au jeu des entrées-sorties,  l’Allier a gagné 800 employés. C’est la catégorie socioprofessionnelle qui emménage le plus dans le département, sa structure économique étant favorable aux emplois peu qualifiés. Les employés représentent 31,5 % des actifs dans le département en 2017, soit 3 points de plus qu’en France de province. Un coût de la vie relativement moins élevé que dans les métropoles est sans doute l’une des principales motivations. En 2017, 19 000 personnes travaillent dans le secteur industriel. Il représente 15,2 % des emplois, soit 1,6 point de plus que dans le reste de la province. L’industrie comptabilise jusqu’à 17,8 % des postes de la zone d’emploi de Montluçon et 16,3 % de celle de Vichy.
L’industrie de la fabrication de produits métalliques et la métallurgie occupent 3 400 salariés. La fabrication de produits en caoutchouc et en plastique comme l’industrie du cuir et de la chaussure et la chimie sont les secteurs d’activité les plus présents sur le territoire (schéma à gauche).

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