Aller plus loin dans l’organisation de producteurs
Dans le cadre de la tournée des régions initiée par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), Bruno Verkest, membre du bureau et producteur de lait dans le Loiret était en Auvergne lundi dernier.

La conjoncture laitière était évidemment au menu de cette réunion régionale à laquelle participaient des éleveurs d’Auvergne et du Limousin. Gilles Psalmon, directeur de la FNPL est revenu en détail sur les temps forts de l’année 2014, marquée par un record du prix du lait de l’ordre de 365 euros/1 000 litres tout en temporisant son analyse en indiquant que « ce record restait en dessous des prix pratiqués dans les autres pays ».
Pour le début de l’année 2015, si les tarifs sont en recul, cette situation devrait être passagère, selon la plupart des analystes. « La reprise après la dépression devrait intervenir dans le milieu de l’année, avec à minima un impact pas négatif sur les prix », a estimé Gilles Psalmon. Aujourd’hui, les producteurs attendent de la part des entreprises une ambition et une vision à moyen terme, comme l’a expliqué Bruno Verkest, membre du bureau de la FNPL : « En France, les entreprises mènent une politique contractuelle qui se calent beaucoup sur la politique antérieure des quotas, alors qu’ailleurs en Europe, pour l’instant, nous sommes sur un affichage plus libéral où les entreprises collectent les volumes produits ».
Organisation territoriale
Pour le président de la section régionale laitière, Yannick Fialip, « il y a sans aucun doute la possibilité d’avoir des prix du lait différents entre entreprises ».
À condition toutefois de s’organiser. « Nous ne sommes plus sous le régime des quotas, on se retrouve livrer à nous-mêmes face à des entreprises qui ont le pouvoir. Il nous faut donc aller plus loin dans l’organisation de producteurs pour pouvoir faire jouer la concurrence. Plus on pourra s’organiser, plus on pourra récupérer ce que le marché peut nous apporter », a insisté Bruno Verkest. Dans le Loiret, il a témoigné de son expérience avec la création de l’association des producteurs laitiers du bassin Centre. Une association dite « horizontale » car elle regroupe des producteurs installés sur un territoire délimité mais dont le lait est collecté par des entreprises différentes. Ce type de structuration présente plusieurs avantages : d’une part quand les entreprises rencontrent des problèmes de volumes, les associations territorialisées trouvent tout leur intérêt et d’autre part, les organisations « horizontales » permettent d’aller au-delà de la seule stratégie de son entreprise, et donc de créer un rapport de force dans la négociation. Dans le Massif central, l’association des producteurs de lait du Massif central existe. Il s’agit aujourd’hui de continuer à travailler à sa structuration.