FDSEA
Agriculture et agriculteur, des notions à éclaircir…
Philippe Chatain, secrétaire général de la FDSEA de Hte-Loire, regrette que le ministre de l’Agriculture n’ait pas de positions plus affirmées sur des problématiques essentielles pour les agriculteurs.
Philippe Chatain, secrétaire général de la FDSEA de Hte-Loire, regrette que le ministre de l’Agriculture n’ait pas de positions plus affirmées sur des problématiques essentielles pour les agriculteurs.
Qu’avez-vous retenu du long entretien accordé par le Ministre de l’Agriculture à nos confrères d’Agrapresse et d’un panel de titre de la Presse Agricole Départementale ?
Philippe Chatain : Tout d’abord le recensement auquel il faut que nous répondions de manière très précise pour obtenir une image juste de l’agriculture. Mais, il faut d’abord éclaircir les notions d’agriculture et d’agriculteur. C’est la grande question, car derrière ces termes on peut tout mettre… Qu’est-ce qu’un agriculteur ? Quelqu’un qui produit ou quelqu’un qui occupe des terres ? On attend donc une définition claire sinon le nombre d’agriculteurs qui ressortira du recensement ne voudra rien dire.
Attention, on n’oppose pas les agricultures. Le Ministre parle de circuits courts et d’exports, les deux extrêmes. Des modèles complémentaires qu’il ne faut pas opposer. On a besoin de toutes les agricultures. Pour exemple, en Haute-Loire on produit 1,2 million de litres de lait. Si on ne garde que les circuits courts, il faudrait que les altiligériens consomment 5 litres de lait par jour… Alors, tant qu’on ne sait pas de quoi on parle, on ne peut pas prendre de décisions.
Le Ministre abordent plusieurs sujets qui mettent souvent en opposition le monde agricole et le reste de la société. Le débat autour de la viande, du bien-être animal, de l’environnement… Quel est votre sentiment sur ses positions ?
P.C. Le Ministre reste très politique, superficiel… J’ai l’impression qu’il ne va pas assez loin dans ses prises de position et entretient un flou artistique dangereux pour l’agriculture. Pour les abattoirs, il convient comme nous de l’importance de les sauvegarder et de les conforter, ce qui suppose qu’il est favorable à l’élevage, mais il ne le dit pas clairement. Sur le thème du développement des alternatives végétales à la viande, il parle de base juridique à créer… mais nous attendons qu’il dénonce les grands mensonges véhiculés par des influenceurs qui veulent diriger le monde en glissant le doigt sur une plaque de verre. Que les citoyens donnent leur avis, ok, mais ce n’est pas à eux de prendre les décisions. Et sur l’environnement et la protection de la nature, là aussi, il faut que le Gouvernement tranche sur la position de l’être humain et de l’activité économique au cœur de la nature.