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Agir maintenant pour ne pas rompre le dialogue

Lundi 29 avril, la préfète Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc s’est rendue sur le GAEC Chanteperdrix à Mazayes pour montrer concrètement les conséquences des intolérables dégâts de gibier sur le secteur et sur le département en général.

Une visite sur place demandée par FNSEA et JA avec la préfète et les services de la DDT pour constater de visu  l’ampleur des dégâts.
Une visite sur place demandée par FNSEA et JA avec la préfète et les services de la DDT pour constater de visu l’ampleur des dégâts.
© FNSEA63

Une soixantaine d’agriculteurs s’est réunie ce lundi à Mazayes, exploitation choisie tant elle fait, hélas, figure de cas d’école. Plus de 20 ha détruits, un véritable « sacerdoce » pour Jean-Paul, Monique et Delphine Cohade qui n’ont de cesse de voir leur travail détruit : « toutes les nuits le sanglier passe, nous avons refait certaines prairies trois fois ! On passe notre temps à ça ! Mais nous remercions Mme la Préfète de venir se rendre compte sur place de cette situation », explique Jean-Paul Cohade. David Chauve, pour la Fnsea, rappelle que cette visite a été demandée pour que « les choses soient vues ; la profession a besoin d’être crue car les responsables de la Fédération ne semblent pas toujours se rendre compte des préjudices ! ». Il rappelle aussi « que les exploitants sont déjà sur la corde raide, alors ce n’est pas en plus pour être la variable d’ajustement des loisirs. »


La régulation est l’objectif numéro 1


Les agriculteurs et propriétaires présents sont unanimes : « la régulation pendant les périodes de chasse est l’objectif numéro 1. L’agrainage, l’allongement des périodes de chasse et les battues administratives ne sont que des outils de dépannage ». La Préfète adhère à ces propos, mais pour atteindre des résultats selon elle : « il faut dialoguer localement avec les sociétés, il est indispensable d’agir maintenant pour ne pas rompre le dialogue entre agriculteurs et chasseurs ». Constat partagé par les agriculteurs également, mais « pour combien de temps discuter sera-t-il encore possible ? ». Sur certains secteurs, le dialogue est déjà difficile teinté de « mépris de l’outil de travail », selon cet autre agriculteur. Madame la Préfète s’est engagée aussi à ce que ses services pénalisent les comportements irréguliers des sociétés de chasse qui lui seraient remontés, notamment à propos de l’agrainage.
Si la suppression du plan de chasse a été demandée à terme, les agriculteurs ont réclamé la nécessité de supprimer le seuil de 150 ha en bail pour la chasse du sanglier, spécificité départementale. « Ces zones de non-chasse du sanglier constituent des réserves de populations », explique Sabine Tholoniat, qui subit des dégâts en voisinage de cette zone non chassée. La Préfète n’est pas encline à la suppression de ce seuil pour éviter un morcellement excessif et de « trop nombreuses sociétés ».

 

Un quota lors des battues ?


Une autre demande est formulée, celle de l’atteinte obligatoire d’un résultat lors des battues administratives. La Préfète a rappelé qu’elles étaient aussi contraignantes dans leur fonctionnement et que les arrêtés étaient poursuivis tant que les dégâts continuaient. « Encore faudrait-il que les chasseurs ne décantonnent pas les sangliers avant le démarrage de la battue », s’exclame cette agricultrice, chez qui les terrains sont dévastés chaque semaine. « Mais notre groupe de chasseurs-agriculteurs est prêt à appuyer les équipes de battues », explique Didier Imbert. Les « fouges » de sangliers sont aussi plus courantes avec les « cochongliers », comme l’explique ce chasseur propriétaire sur Isserteaux.
Cette pollution génétique engendre aussi une prolificité et une domesticité importante, qui contribue encore davantage aux dégâts et « ce n’est que le début », selon lui. David Chauve rappelle que ce n’est pas une généralité, mais « ça et là il y a eu des lâchers et c’est intolérable ».
Sur une des parcelles dévastées, le service « fourrages » de la Chambre d’Agriculture a aussi pu étayer les propos par quelques données chiffrées mais ces données ne tiennent pas compte du temps passé sur les remises en état successives. Le préjudice est loin d’être comblé : « nous serons réglés en décembre 2019, pour un seul dégât alors que nous avons ressemé trois fois et acheté du fourrage. En plus, les barèmes ne tiennent pas compte des surcoûts que nous avons en agriculture biologique ! C’est au-delà du supportable. » explique Delphine Cohade.
Néanmoins, la présence des sangliers n’est pas « une fatalité » selon l’agriculteur qui a reçu le déplacement de Mme Baudouin-Clerc. En effet, sur certaines communes, l’état d’esprit semble être le bon, que ce soit par une « concurrence entre les sociétés de chasse » ou par un engagement de la société à réguler les populations.
Mme la Préfète rappelle aussi que la fédération souhaite aller « dans le bon sens en impliquant les sociétés dans l’indemnisation ».

Adeline Javion

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