Élections chambre d’agriculture
«Adapter le parcours et le personnaliser»
Les mesures phares : Réussir l’installation
La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs souhaitent que tous les candidats à l’installation puissent mieux bénéficier d’aides à l’installation qui répondent aux besoins spécifiques de leur projet.
À vos yeux, comment réussir son installation?
Stéphane Moreau : L’installation, c’est le moment-clé d’une vie d’agriculteur. Ce n’est pas un projet de vie, c’est un projet pour la vie.
Pour réussir son projet, il faut que celui-ci soit réfléchi sérieusement et qu’il reflète le souhait et le besoin du candidat mais aussi celui de la filière dans laquelle il veut s’inscrire.
Réussir son installation nécessite de ne pas se renfermer sur soi-même. Il faut sortir de chez soi, participer à des groupes de travail, s’engager dans la vie professionnelle pour être acteur de son métier et non pas spectateur.
Les conseillers de la Chambre d’agriculture sont au service des agriculteurs et j’invite tous les candidats à ne pas hésiter à les solliciter sur tous les aspects techniques, économiques et juridiques pour mener au mieux son projet.
On dit souvent que le parcours à l’installation est semblable à celui d’un combattant. Qu’en pensez-vous?
S.M. : Le parcours à l’installation est long, mais il est construit de telle façon que l’ensemble des situations qui peuvent se présenter au cours de la carrière d’un agriculteur, soit évoquées et réfléchies. Cela permet théoriquement de faire face à toute éventualité en cas de changement de conjoncture ou de situation.
Sur quoi faut-il mettre l’accent aujourd’hui?
S.M. : Le point important, c’est qu’il faut adapter le parcours et le personnaliser pour chacun. Il est important que les jeunes soient conscients des engagements qu’ils prennent sur la durée et sur les investissements que cela représente tant sur les aspects financiers que personnels. Il faut un engagement total. Ce n’est pas qu’une contrainte administrative supplémentaire mais la préparation au métier d’agriculteur dans toutes ses composantes. Nous avons trop vus des projets sans réflexion préalable de certains candidats et nous leurs disons de faire attention car c’est un engagement à part entière.
Y a-t-il des points à améliorer ?
S.M. : À mon sens, la formation agricole scolaire n’est pas assez professionnelle dans le cursus, c’est-à-dire qu’elle ne prépare pas assez au métier. C’est pour cela que nous devons lier au Plan de Professionnalisation Personnalisé des formations courtes financées par VIVEA. Ces formations essentielles à la vie des agriculteurs sont menacées compte tenu de la baisse du budget de VIVEA et cela nous ne pouvons l’accepter.
Pourtant, c’est un enjeu essentiel pour former les éleveurs et les agriculteurs de demain.
Le second point à améliorer est le financement de l’installation et notamment la revalorisation de la DJA face à l’augmentation des capitaux nécessaires pour la reprise d’une exploitation agricole. Les aides publiques sont trop légères et la DJA n’a pas été revalorisée depuis 1986, alors que la moyenne des installations s’élève à 300000 euros d’investissement dont 50% sont financés par les prêts jeunes agriculteurs.
Ne faut-il pas encourager les structures d’une taille économique suffisant?
S.M. : Il faut une taille d’exploitation suffisante, dès lors qu’elle soit adaptée aux capacités humaines du candidat et aux besoins de la filière. Depuis trop longtemps, les agriculteurs ne se sont pas posés la question de l’avenir de leurs productions. Ce qui fait la force et la richesse de notre agriculture c’est notre diversité de nos productions et notre capacité à s’adapter aux besoins des marchés, sans négliger pour autant notre rôle dans l’économie de notre pays.