International
Accord de libre-échange UE/Nouvelle-Zélande : la présidente de la FNO réagit
Michèle Boudoin, présidente de la Fédération Nationale Ovine (FNO), réagit face à l'annonce de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande.
Michèle Boudoin, présidente de la Fédération Nationale Ovine (FNO), réagit face à l'annonce de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande.
Cet accord bénéficie uniquement à la Nouvelle-Zélande en leur offrant des tonnages d'exportations sans aucune autre limite que le volume. Ce même pays bénéficie d'ores et déjà d'un contingent de viande ovine de 150 000 t et l'Union Européenne leur fait cadeau de 38 000t supplémentaires. Cette viande n'aura aucun droit de douane ni aucune mesure de réciprocité quant à ses conditions de productions ; alors qu'en France et en Europe, le green-deal impose aux éleveurs ovins un mille feuilles de normes environnementales et de bien-être animal. Depuis quelques années, la Nouvelle-Zélande est davantage tournée vers la Chine pour écouler sa viande ovine, l'empêchant de remplir son contingent européen actuel. Toutefois, n'oublions pas à quel point elle peut être offensive sur ses exportations. Dès que la Chine tousse, la Nouvelle-Zélande réoriente en un temps record ses volumes vers l'Europe à qui elle réserve les meilleurs morceaux (gigots, première côtes...). Cette viande ovine, vendue comme étant de l'agneau, s'affiche dans les rayons des GMS entre 2 et 3€/kg tandis que notre agneau français est à plus de 8€/kg. En ces temps d'inflation, la production française ne peut pas rivaliser.
Cette ratification est aussi incompréhensible que risible. Risible parce que certains députés européens, écologistes de surcroit, à l'image de Pascal Canfin ou encore de Dacian Ciolos, "fervents défenseurs des clauses miroir", ont voté en faveur de cet accord.
Encore une fois, la filière ovine française et européenne va payer le prix fort pour permettre à l'Europe d'entretenir ses échanges commerciaux et ses relations géopolitiques en Océanie.
Michèle Boudoin, présidente de la FNO.
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