Accompagner la baisse de l’élevage pour limiter les dégâts
À travers deux études, le cercle de réflexion I4CE invite les pouvoirs publics à accompagner la baisse de l’élevage, des champs à l’assiette. Alors que la réduction du cheptel bovin se confirme déjà dans les chiffres, la future loi d’orientation comme la loi énergie-climat doivent, selon les experts, permettre de ne pas abandonner les éleveurs qui partent à la retraite ou réduisent leurs cheptels.
« Le sujet de la baisse de l’élevage n’est plus tabou », veut croire le Cantalou Bruno Dufayet, ex-président d’Interbev. Pour preuve, en veut-il, 830 000 bovins ont disparu de la Ferme France depuis 2016. Paradoxalement, la quantité de viande consommée en France demeure stable : un peu moins de six millions de tonnes équivalent carcasse depuis les années 2010. « La variable d’ajustement, ce sont les imports, pour lesquels nous ne maîtrisons pas les conditions de production », regrette Bruno Dufayet.
Deux études publiées le 21 février par le cercle de réflexion I4CE défendent justement une cohérence des trajectoires économiques et climatiques, pour accompagner la réduction de l’élevage du champ à l’assiette. L’un des points clés de cette réflexion concerne l’ampleur de la baisse du cheptel, ainsi que les filières concernées.
Au travers de sa stratégie nationale bas carbone (SNBC), le gouvernement table aujourd’hui sur des baisses de 20 % en bovins. Certains prônent des trajectoires de réduction plus drastiques, et différenciées selon l’espèce. Le scénario Afterres de Solagro défend une baisse de 60 % dans le cheptel allaitant et de 20 % en volaille, quand certains scénarios de l’Ademe visent une coupe de 60 % de l’effectif de porc.