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Accès aux services et commerces : le Cantal pas si mal loti

Une étude de l’Insee montre que dans le Cantal le temps d’accès aux équipements et services n’est pas plus long que dans les territoires ruraux jugés les plus attractifs.

Selon l’Insee Auvergne, les problèmes d’accessibilité ne sont pas propres au Cantal et s’observent dans les bassins de vie ruraux français les plus attractifs.
Selon l’Insee Auvergne, les problèmes d’accessibilité ne sont pas propres au Cantal et s’observent dans les bassins de vie ruraux français les plus attractifs.
© P.O

Il fallait en moyenne 7 minutes en 2012 en voiture aux Cantaliens pour accéder à l’ensemble des équipements “nécessaires à une bonne qualité de vie”, contre 2,6 mn au niveau métropolitain : de quoi donner des arguments supplémentaires aux défenseurs d’un réaménagement du territoire de ce département “hyper-rural”. Sauf que selon l’Insee Auvergne, qui vient de publier ces données dans une étude réalisée en partenariat avec la préfecture et le Conseil général, cette accessibilité moindre n’est pas propre au Cantal et s’observe ainsi dans les bassins de vie ruraux français les plus attractifs(1) qui ont servi de référentiel à cette analyse. Pour autant, l’Institut statistique reconnaît que cette moyenne de 7 mn masque des disparités selon les territoires infra-départementaux et selon les équipements visés.


Deux minutes pour se rendre à l’école...


En moyenne, les temps nécessaires pour accéder aux commerces et services des deux gammes d’équipements dites de proximité (lire ci-dessous) et de la gamme intermédiaire courante sont comparables à ceux du référentiel. Selon ces données, il faut moins  de  2 mn  en  moyenne aux Selon l’Insee Auvergne, qui vient de publier ces données dans une étude réalisée en partenariat avec la préfecture et le Conseil général, les problèmes d’accessibilité ne sont pas propres au Cantal et s’observent dans les bassins de vie ruraux français les plus attractifs. Cantaliens pour rallier(2) une école, un restaurant ou encore un coiffeur, moins de 5 mn pour aller consulter un médecin ou un kiné, moins de 8 mn pour se rendre au collège, chez un dentiste, un libraire ou dans une auto-école. “Un Cantalien a même plus rapidement accès à certains services comme l’agence postale, la banque ou l’ambulance”, écrit l’Insee au risque de voir certains autochtones grincer des dents. En revanche, l’accès à la gamme intermédiaire dite étoffée (aller au supermarché, chez un opticien, déposer   sa   voiture   au contrôle technique,...) s’avère moins favorable : 13 mn  en  moyenne  contre 11 mn pour les zones du référentiel.


L’arrondissement de Mauriac mieux desservi que l’Est


Un des enseignements principaux de cette étude tient par ailleurs dans une accessibilité difficile à l’Est du département, pour les massifs de la Margeride, de l’Aubrac et du Cézallier, peu densément peuplés, à la population vieillissante et où le relief constitue un obstacle supplémentaire aux déplacements. Ces territoires - qui rassemblent 16 500 habitants(11 % de la population cantalienne)- sont ainsi les plus éloignés des commerces et services : le temps d’accès aux équipements des différentes gammes y est systématiquement deux fois plus élevé que la moyenne départementale. L’Insee souligne en outre la fragilité des petits pôles de proximité de ces zones (Marcenat, Saint-Saturnin, Saint- Urcize, La Chapelle-Laurent, Neuvéglise, Ruynes-en-Margeride, Loubaresse, Faverolles, Raulhac). Ainsi, la population des bassins de service de La Chapelle-Laurent et de Raulhac est très éloignée de la gamme de proximité de base (à 7-8 mn). Le maintien d’un niveau d’équipements de ces pôles mais aussi la diffusion d’une offre de services au plus près deshabitants sont, pour l’Insee, “des enjeux majeurs d’aménagement”. À l’inverse, le Nord-Ouest cantalien s’avère mieux loti avec un réseau plus dense de pôles de services étoffés (Murat, Riom, Mauriac) que vient compléter un tissu de pôles de services intermédiaires, de proximité de base et élargie, assurant à la population des temps d’accès comparables à ceux du référentiel. Néanmoins, cette situation plus favorable reste fragile et, ici aussi, le déclin démographique assorti d’un vieillissement risquent d’engendrer une désertification progressive des petits pôles.


Contrastes sur le bassin aurillacois


Sur le bassin de vie d’Aurillac, marqué par la périurbanisation, le constat est contrasté : si la périphérie de la ville préfecture bénéficie d’un maillage plus dense en pôles de services de proximité (de base ou élargie), les 32 000 habitants de la couronne aurillacoise (une cinquantaine de communes) n’accèdent qu’à deux pôles de services intermédiaires : Aurillac et Arpajon. Cette population se situe à 11 mn en moyenne des équipements de la gamme intermédiaire courante, soit 4 mn de plus que la moyenne cantalienne. À noter néanmoins, relève l’Insee, l’attractivité des pôles de services de proximité élargie que constituent Saint-Mamet et Jussac. Le développement en équipements de la gamme intermédiaire courante de ces pôles permettrait à la population résidant aux extrémités de la périphérie aurillacoise d’accéder à cette gamme dans de meilleures conditions, estime l’Institut de la statistique. Nul doute en tout cas que cette étude, qui sera présentée la semaine prochaine aux élus des intercommunalités cantaliennes, fera réagir.

(1) Référentiel basé sur 39 bassins de vie ruraux de France métropolitaine dont plus de 60 % des actifs résidant travaillent dans le bassin, et qui enregistrent une croissance démographique forte liée au solde migratoire.

(2) Le temps d’accès évoqué indique le temps de trajet entre une commune donnée et la commune équipée la plus proche par la route et entre les chefs-lieux.


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