92% des foyers cantaliens auront accès à la fibre dès 2022
Bonne nouvelle : le Cantal va bénéficier d’un calendrier de déploiement accéléré de la fibre pour amener cette technologie à plus de 90000foyers dans trois ans.
Quand on parle du Cantal, la question revient souvent invariablement sur la température. Et en matière de météo, entre température mesurée et température ressentie, comme l’a rappelé le con-seiller départemental Alain Calmette vendredi à l’occasion d’une session extraordinaire du Conseil départemental, c’est parfois le grand écart... Un constat qui vaut pour le déploiement du très haut débit (THD) dans le département. Rares sont les habitants et chefs d’entreprise cantaliens à ne pas s’agacer d’un supposé retard en la matière. Pourtant, comme l’a relaté Bruno Faure, feue la Région Auvergne et ses quatre départements ont été précurseurs en lançant dès le début des années 2010 un Réseau d’initiative public (Rip) via un partenariat public-privé avec Auvergne Très haut-débit (filiale d’Orange). Objectif : fibrer 77 % du territoire régional à l’horizon 2025, dans les zones non couvertes par le programme national THD assuré par les opérateurs. Soit 60 % du territoire cantalien en zones dites “non Amii”, délaissées par les opérateurs.
Trois ans de gagnés et 18 000 prises de plus
Ce Rip était initialement phasé en trois étapes : atteindre 35 % de couverture d’ici 2017, 69 % en 2021 et 77 % donc en 2025. Bonne nouvelle : dans le cadre d’une renégociation de la convention, de cofinancement de ce déploiement, un sacré coup d’accélérateur va être donné avec une ambition nettement revue à la hausse : la fibre sera accessible à 92 % des foyers cantaliens et ce dès 2022. Soit plus de trois ans de gagnés et 18 000 prises supplémentaires ajoutées aux 7 434 planifiées initialement, qui bénéficieront à 61 423 foyers cantaliens en plus de ceux des zones Amii. Quid des 8 % restants ? Pas de panique, a expliqué Jean-Antoine Moins rapporteur du dossier : ces derniers, à défaut de la “Royce du THD”, auront accès au THD de qualité (plus de 8 Mbits) soit via l’ADSL, la 4G fixe ou le satellite. Avec ces 92 % (plus de 90 000 foyers au total), le Cantal bénéficie d’un traitement plus favorable que les autres départements auvergnats dont la moyenne ne dépassera pas 90,5 %. Ce calendrier de déploiement accéléré et redimensionné a forcément un (sur)coût : + 1,7 million d’euros pour le Conseil départemental qui a néanmoins tenu à le relativiser au regard des enjeux et de sa contribution au pot commun. En effet, le Cantal ne devra émarger au final qu’à hauteur de 2 % (soit environ 18 M€) au budget de 1,1 milliard d’euros nécessaire pour fibrer l’ex région Auvergne. Un financement assuré en premier lieu par les recettes commerciales qu’Auvergne Très haut-débit devrait générer, à 10 % par l’État, 1 % par l’UE, 15 % par la Région, le reste par les Départements. Fibré ne veut pas dire raccordé Voté à l’unanimité, cet avenant à la convention a été salué tant par les membres de la majorité départementale que dans les rangs de l’opposition. “Notre engagement débuté il y a maintenant six ans porte ses fruits, a fait valoir Bruno Faure, président qui a relevé la course au déploiement aujourd’hui lancée et la concurrence entre territoires. “Ça ne nous donnera pas forcément un avantage mais ça nous enlèvera un inconvénient.” “Avec 92 %, le Cantal ne souffre pas la comparaison avec ce qui se passe en ville”, abonde son prédécesseur Vincent Descœsur tandis qu’Alain Calmette, comme Josiane Costes, se félicite de la continuité assurée sur ce dossier depuis l’ère René Souchon. Reste un enjeu de taille : informer les Cantaliens sur ce calendrier d’arrivée de la fibre qui n’est pas synonyme de raccordement effectif. Avant de bénéficier concrètement de l’internet très haut débit sur sa box, deux conditions : demander le raccordement de son foyer et souscrire un abonnement auprès d’un opérateur (prévoir un surcoût par rapport à l’ADSL). Ce qui suppose aussi en amont que l’adressage des habitations, commerces, entreprises ait été réalisé par la commune. “Il faut battre en brèche ce sentiment qu’on fait des promesses mais que les Cantaliens ne verraient rien venir”, a affiché Vincent Descœur. Et faire du taux de couverture de la fibre, “un élément d’affichage auprès des Cantaliens, des acteurs économiques et un atout dans le domaine touristique”, a estimé Philippe Fabre, président du Grand site. Pas sûr que la fibre arrive au Puy Mary cependant et... tant mieux !