La vie n’est pas un long fleuve tranquille et celle d’un club sportif ne l’est pas non plus. Mais depuis cinq ans, et l’arrivée à la direction de Pierre Costes, l’Asvolt a retrouvé un certain calme, après des périodes un peu plus troubles. Mais calme ne veut pas dire atone, car au contraire, et l’assemblée générale qui s’est tenue samedi 22 février à Conques en a été la preuve, l’association sportive de la vallée du Lot coule des jours heureux et néanmoins dynamiques entre Cantal et Aveyron.

Consolider les bases

Originaire de Junhac, Pierre Costes a enfilé la jupe tout petit, à l’Asvolt. Passionné par le kayak, il décroche ses diplômes pour pouvoir encadrer le public pendant la période estivale. “On se retrouvait l’été avec la même équipe, c’était plutôt sympa !” Et puis, “comme beaucoup, on termine nos études, on part, on trouve un emploi”. Pour le Cantalien, ce sera à Clermont-Ferrand, en tant que conseiller en patrimoine, pendant sept ans. “J’ai eu la volonté de changement. J’avais le sentiment d’avoir fait le tour du métier, d’avoir une frustration de participer à ce monde capitaliste...” C’est à ce moment-là que Michèle Couret, présidente de l’Asvolt, recontacte son ancien adhérent. “Ma seule condition, c’était de pouvoir composer mon équipe”, se rappelle Pierre Costes, qui embarque dans l’aventure avec son ami kayakiste Fabien Broha, de Vieillevie, 26 ans. 
Le binôme devient un trio avec l’apport de Rémy Maniaval, habitué du site pour y avoir accompagné des adhérents du centre social de Polminhac. “On ne partait pas de zéro, même si on avait décidé de vider tous les ordinateurs... On connaissait tous les trois le club, son fonctionnement. Il fallait s’appuyer sur le passé, sur ce qui avait été très bien fait.” À l’époque, l’engagement bénévole s’était étiolé, l’équilibre budgétaire était tout juste atteint, “les permanents se posaient des questions. Nous étions dans une phase de transition au moment de présenter notre projet. La chance que l’on a eue, c’est que le conseil d’administration nous a laissé faire. C’était un gros chamboulement, mais on ne nous a pas mis de frein”. L’une des premières missions a été de créer un site web, pour permettre notamment de réserver des activités en ligne. 
Pour le directeur, l’emploi de personnel reste compliqué. Après le départ de Rémy, qui gère maintenant la tyrolienne au Lioran, deux permanents sont recrutés, avec des exigences : “On demande un permis B, C et D, un minimum bac, un diplôme en kayak, et surtout d’aimer travailler à Vieillevie ! Sachant que la grosse contrainte, c’est surtout l’intensité du travail estival.” Les deux recrues de l’an dernier sont parties, Anaïs et Clément vont arriver pour la nouvelle saison. “Ils ont déjà travaillé avec nous donc on espère les garder !” En plus de Fabien et Pierre, la structure emploie deux autres salariés sur dix mois, plus 20 autres sur juillet-août. 

Une passerelle sur le Lot

Le temps de les laisser prendre leurs marques, une continuité est assurée pour les activités, avec du canoë kayak et du VTT à assistance électrique (VTTAE), qui a permis de diversifier l’offre. “Cette année, on reste sur ce qu’on sait faire”, mais l’Asvolt va mettre de l’eau à son moulin avec un projet d’envergure : la construction d’une passerelle enjambant le Lot, entre Conques, qui ambitionne d’être Grand Site de France, et Vieillevie. Un parcours aventure style accrobranche viendrait compléter la structure, accessible au grand public. Une étude sur l’impact d’une telle construction sur la faune et la flore de chaque côté de la rivière a conclu à une absence de risque. Reste à Aveyron ingénierie de chiffrer l’initiative qui impliquerait des aides régionales, départementales, des mairies, des communautés de communes...
La saison 2025 s’apprête à accueillir entre 12 à 15 000 personnes, un chiffre qui va crescendo, sans compter une avant et arrière-saison qui attirent les groupes, les scolaires... Une popularité qui permet à l’Asvolt d’afficher un bilan à l’équilibre, “de quoi nous donner de la légitimité, notamment vis-à-vis des élus”, apprécie Pierre Costes, dont le club compte toute l’année 39 licenciés, qui se retrouvent pour les sorties du samedi, le nettoyage de la rivière au printemps, et des sorties “pour découvrir d’autres milieux”. Des stages sont également proposés aux jeunes, pour former les moniteurs de demain. “Certains ont même pris goût à la compétition, comme Augustin Gombert, vice-champion de France dans sa catégorie !”

p Une nouvelle offre de transport est en cours de réflexion avec les élus de la communauté de communes de la Châtaigneraie cantalienne. Une navette pourrait partir d’Aurillac, en partenariat avec les transports Ouvrier, desservirait plusieurs communes de la Châtaigneraie, avant d’arriver sur le site de Vieillevie. De quoi séduire les familles ou des ados “parce que 40 minutes de route, c’est dépaysant mais il faut s’y rendre sur le site !”, reconnaît Pierre Costes, qui aimerait qu’il n’y ait pas de surplus pour les usagers du service(1), avec une prise en charge de la collectivité et de l’Asvolt. Un test pourrait être lancé dès cet été.
(1) Pour la location du matériel et la navette entre l’arrivée et le départ d’une descente en kayak, il faut compter 25 €. Ce nouveau service serait compris dans cette offre.