Prédation
2 brebis et 1 agneau dévorés : le loup a laissé des traces à St Jean de Nay
Le loup a encore frappé, cette fois-ci sur la commune de St Jean de Nay, en plein cœur du département.
L'éleveur, totalement désemparé et en colère, témoigne.
Le loup a encore frappé, cette fois-ci sur la commune de St Jean de Nay, en plein cœur du département.
L'éleveur, totalement désemparé et en colère, témoigne.
L'attaque s'est déroulée dans la nuit du 4 au 5 septembre sur un lot de brebis appartenant à Jérôme Ambert à la tête d'un troupeau de 300 brebis BMC en sélection.
C'est un véritable traumatisme qu'a vécu cet éleveur de 37 ans qui s'est installé tout récemment, le 1er janvier 2022, en hors cadre successoral.
Il nous décrit ce qu'il a vu le 5 septembre au matin sur cette parcelle située à 6 km du village de St Jean de Nay, sur le site du marais de Limagne (en Zone Natura 2000) : "En passant près de la parcelle, j'ai aperçu une tache blanche au milieu du pré. En m'approchant de l'entrée, j'ai constaté que le filet mobile et électrifié qui entourait le lot de brebis était à terre. Les brebis étaient plutôt calmes mais en m'avançant j'ai vu 2 brebis et 1 agneau morts au sol ; parmi ces 2 brebis, l'une avait 2 agneaux dont l'un a été tué cette nuit-là. Ces 3 ovins ont été en partie dévorés au niveau du thorax, du poitrail..." explique l'éleveur qui en faisant le tour de ses animaux découvre 6 blessés (morsures, coups, boiteries) de façon superficielle.
"On ne veut plus de loup !"
Jérôme Ambert a tout de suite alerté l'OFB (Office Français de la Biodiversité) qui est rapidement venu constater les faits. Encore une nouvelle attaque où l'administration a conclu à une responsabilité du loup "non exclue". Pour l'éleveur, cet événement est d'autant plus compliqué à vivre en cette première année d'installation conjuguée de surcroît à une sécheresse sévère. Car au final, les pertes réelles seront bien indemnisées, soit 3 animaux morts au total "mais rien n'est prévu pour les pertes indirectes" s'insurge-t-il. "Et j'ai de gros risques d'avortement sur les 6 brebis pleines qui ont été blessées et sur les 50 autres qui ont subi un stress important lors de l'attaque".
Très en colère de savoir ses brebis en danger de mort la nuit dans leurs pâtures et de la souffrance infligée à ses animaux lors de cet assaut, Jérôme Ambert clame haut et fort l'incompatibilité entre l'élevage et le loup ; une conviction ouvertement partagée par le Président de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, lors du dernier congrès de la FNO. "Nous ne voulons pas de chiens de protection, ni aides, ni parcs électrifiés... Cela coûte trop cher à notre pays et on sait depuis 20 ans que c'est inefficace. On ne veut plus de loup !".
à terme, tous concernés
Désormais, c'est avec appréhension que cet éleveur visite tous les jours ses pâtures redoutant d'avoir à constater une attaque en toute impuissance. Il ne sera tranquille qu'à partir du 1er novembre, date à laquelle il rentrera ses animaux pour l'hiver. Inquiet pour l'avenir, Jérôme invite tous les éleveurs, sans restriction aucune (toutes espèces confondues), à se serrer les coudes car à terme, "on sera tous concernés". "On parle souvent de bien-être animal, or dans ce type d'attaques, les animaux sont véritablement en situation de souffrance. Ce n'est pas admissible. Ce que les bobos écolos défendent n'est pas du tout compatible avec la présence du loup. On est obligé de rentrer nos animaux dans les bâtiments et ce n'est pas ce que demande la société ! " signale Maurice Imbert, délégué cantonal de la FDSEA et voisin de Jérôme.
Rendez-vous
Défendre la cause des éleveurs au Mont Mouchet le 30 septembre
Vendredi 30 septembre à 14h, les éleveurs entrent en résistance contre le loup à l'occasion d'un rassemblement sur la commune d'Auvers, au Mont Mouchet, haut lieu symbolique de la résistance... et situé aux confins de la Haute-Loire, de la Lozère et du Cantal ; 3 départements impactés par la prédation du loup ces dernières semaines.
à l'initiative de la section ovine de la Lozère, cette mobilisation vise à dénoncer les attaques quasi journalières en Margeride.