Agriculture et ville, et si la cohabitation était possible ?
Avez-vous une petite idée du nombre de m2 de terres agricoles cultivables qui disparaissent chaque seconde en France ? 26, selon le syndicat des jeunes agriculteurs. Ca défile vite, très vite. Pour s’en rendre compte le site Planétoscope a installé un compteur. Au bout d’une minute de connexion, déjà 1560 m2 de sol « artificialisé ». En un an, c’est le chiffre de 820 millions de m2 qui s’affichera, symbolisant ainsi les 82 000 hectares de terres agricoles qui disparaissent en moyenne chaque année dans l’Hexagone.
Jouy-le-Moutier veut continuer à planter des choux
Heureusement, il est parfois des petits grains de sable pour enrayer cette roue infernale.
A Jouy-le-Moutier, dans l’Oise, 21 hectares de terre agricole viennent d’être sauvés d’une urbanisation promise. La commune qui comptait 16 300 habitants en 2013 est « une ville frontière entre l’urbain et le rural » comme l’explique son maire. A Jouy-le-Moutier, certains prennent le RER tous les matins. En 25 minutes, ils sont à la Défense. D’autres travaillent sur place, et parmi eux, les agriculteurs, qui ont déjà vu partir quelques hectares pour des projets immobiliers. Pour l’heure, l’agriculture a résisté à la pression foncière et la décision de ce plan local d’urbanisme devrait être adoptée en 2017. La Zac de l’Hautiloise va pouvoir être reclassée en terre agricole et un peu d’agriculture maintenue aux portes de Paris. Preuve qu’il est possible d’envisager d’autres schémas que celui de l’étalement urbain en s’engageant dans le maintien des espaces productifs pour l’alimentation de la population.