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Actions anti-bassines dans la Vienne : les agriculteurs se mobilisent

La Coordination rurale a lancé un appel à manifester à Melle (Poitou), vendredi 19 juillet, pour faire face aux militants anti-bassines qui ont également prévu des actions ce week-end. Sur place, les agriculteurs s’organisent pour endiguer les violences annoncées. 

Un hangar à Saint-Sauvant où 80 agriculteurs se réunissent pour organiser leur protection en cas de tentatives de dégradation vendredi 19 juillet
A Saint-Sauvant où les militants anti-bassines doivent passer vendredi 19 juillet, les agriculteurs s'organisent pour protéger leurs exploitations et leurs matériels.
© ADIV

Alors que le "Village de l’eau" ouvre ses portes à Melle, situé à 15 km de Sainte-Soline où se sont affrontés militants anti-bassines et forces de l’ordre en octobre 2022 et en mars 2023, l’explosion de violence semble inéluctable. Si des appels au calme se font entendre, les réactions de colère laissent présager des affrontements, non seulement avec la police, mais aussi avec des agriculteurs. En effet, ce mardi 16 juillet, le syndicat Coordination rurale lance un appel à manifester vendredi 19 juillet, à Melle.

Dans son communiqué de presse, le syndicat incite les agriculteurs à une forme d’autodéfense contre « les dégradations de matériels agricoles », en assurant qu’une « présence de centaines de tracteurs et de milliers de paysans mobilisés » sera « un signe fort de notre détermination à sauver nos fermes, à empêcher la constitution d’une potentielle ZAD agressive ».

« Les tonnes à lisiers, les épandeurs à fumier, les télescopiques sont prêts »

Dans la Vienne les professionnels s’organisent

Samedi 13 juillet à Saint-Sauvant, à l’initiative de l’Association des irrigants de la Vienne (Adiv), de la FNSEA 86 et des JA, 80 agriculteurs et irrigants se sont réunis pour « organiser la sécurité des installations agricoles », indique nos confrères de la Nouvelle-République. Craignant des violences sur le passage du pique-nique et de la marche anti-bassines prévus vendredi 19 juillet.

 « Les tonnes à lisiers, les épandeurs à fumier, les télescopiques sont prêts », indique  à nos confrères de Ouest-France, l’ancien président des irrigants des Deux-Sèvres, Philippe Charles. Prônant l’apaisement, il met en garde les militants qui dégraderaient les équipements agricoles, « si cela devait arriver, les conséquences seraient dramatiques pour les uns et les autres ».

Lire aussi : Bassines dans les Deux-Sèvres : les questions qui se posent après la manifestation

Côté irrigants, inquiétude et demande de protection

Dans un communiqué de presse, l’association des Irrigants de France dénonce un « insupportable acharnement » et appelle les pouvoirs publics à « agir pour mettre fin à l’impunité et faire respecter le droit des agriculteurs à exercer leur métier sans être la cible d’attaques incessantes ». Inquiets des possibles dégradations, l’association appelle à la protection des personnes et des biens.

 

 

Des actions anti-bassines attendues

Les collectifs de militants anti-bassines ont fait savoir qu’ils mèneraient des actions vendredi 19 et samedi 20 juillet, en marge du "Village de l’eau" qui se tient à Melle depuis ce mardi. Des actions sont prévues vendredi et samedi sur le site d’une future "bassine" à Saint-Sauvant dans la Vienne et au terminal agro-industriel du port de La Rochelle.

« Nous attendons entre 6 000 et 8 000 manifestants dont un millier de personnes extrêmement violentes, qu’on pourrait qualifier de radicalisées », a déclaré lundi 15 juillet le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, au micro de France Info. La mobilisation de 3 000 policiers et gendarmes a été annoncée par la préfecture.

 

Des élus locaux appellent au calme

Inquiets de la montée des tensions, 200 élus locaux se sont réunis à Melle vendredi 12 juillet pour appeler au calme et refuser les violences. Alain Pichon, agriculteur et président du département de la Vienne martèle dans un tweet que « la République et la démocratie, c’est le dialogue ».

Le maire de Melle Sylvain Griffault, à qui a été reprochée l’organisation du village de l’eau dont les portes ouvrent ce mardi, « appelle l’ensemble de celles et ceux qui rejoindront ce village à y venir pour ce qu’il est, un événement non violent, apaisé et pédagogique qui servira l’ensemble des parties pour une paix de l’eau indispensable ». « Il n'y a pas de raison, indique-t-il, si tout le monde garde son sang-froid et son calme, que ça dérive vers quelques événements fâcheux que ce soit. »

Également présente, Delphine Batho appelle à la reprise d’un dialogue « sur ce problème de l'eau qui empoisonne la vie de notre territoire autour d'un conflit qui dure maintenant depuis des années », un dialogue qui nécessite « calme, apaisement, non-violence ». La députée écologiste des Deux-Sèvres, opposée aux réserves de substitution, ne soutient toutefois pas les modes d’action des collectifs anti-bassines.

 

La Confédération paysanne s’explique sur sa participation

Environ 10 000 participants sont attendus à partir d’aujourd’hui et toute la semaine, du 16 au 21 juillet, dans le "Village de l’eau", installé à Melle avec la présence de 120 organisations, dont Bassines Non Merci, les Soulèvements de la Terre, Attac, l’union Solidaires et la Confédération paysanne qui y tiendra un stand.

Dans un communiqué de presse, le syndicat agricole s’explique sur sa participation au "Village de l’eau" en précisant en préambule que « ce n'est en aucun cas une critique de l'irrigation, ni une adresse personnelle à celles et ceux qui y sont raccordés ».

En s’adressant aux agriculteurs et agricultrices, le syndicat soulève les questions du partage de l’eau et dénonce « l'absence de transparence sur l'usage de l'eau ». Il regrette « une spéculation sur les droits d'eau, notamment à la transmission, accélérant davantage la concentration et l'agrandissement des exploitations »

 

Lire aussi : Face au Convoi de l’eau, Marc Fesneau défend les « bassines »

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