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Accord de la Cop15 : protéger 30 % des terres et des mers tout en faisant évoluer l’agriculture

Un accord mondial rénové sur la biodiversité a été adopté in extremis par la Cop15 qui se tenait à Montréal dans la nuit du 18 au 19 décembre. Il intègre plusieurs points relatifs à l’agriculture.

biodiversité
Outre la restauration de la biodiversité, ce nouvel accord incite à des pratiques agroécologiques.
© Pixabay

L'« Accord de Kunming-Montréal », approuvé par les 195 pays réunis plus l'Union européenne lors de la Cop15, s’est donné pour principal objectif de protéger 30 % des terres et des mers, au niveau global, d’ici 2030. Beaucoup d’observateurs estiment qu’il s’agit là de l'équivalent pour la biodiversité de l'objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. À ce jour, seules 17 % des terres et 8 % des mers sont protégées.

« Un accord historique », s’est félicité le ministre français de la Transition écologique Christophe Béchu devant la presse, saluant notamment le langage retenu sur les pesticides et la réduction des « subventions néfastes ». Car outre l’objectif de 30 % d’aires protégées, le texte prévoit une réduction d’« au moins de moitié » des pertes de nutriments dans l’environnement et « des risques liés aux pesticides et aux produits chimiques hautement dangereux ». Ce point a engendré un  bras de fer entre l’UE et des pays comme l’Inde, l’Indonésie ou le Brésil, Bruxelles défendant une réduction en volumes.

Agroécologie et intensification durable

Les subventions néfastes à la biodiversité devront également être identifiées par chaque pays d’ici 2025 et réduites de 500 milliards de dollars d’ici 2030. La France et l’Union européenne ont eu gain de cause en faisant inscrire l’agroécologie aux côtés de « l’intensification durable » parmi les pratiques permettant d’atteindre « la résilience et la durabilité des systèmes alimentaires ».

« Pour la première fois des problèmes sont pointés du doigt - comme les pollutions des pesticides - et des solutions comme l’agroécologie sont avancées. Il faudra rester très mobilisés pour s'assurer que les pays les mettent en œuvre ! ” a  déclaré Pierre Cannet, directeur du plaidoyer du WWF France. Les états doivent également « prévenir, réduire et travailler à l'élimination de la pollution plastique ». En outre, 30 % des écosystèmes terrestres et marins dégradés devront être restaurés et le taux d’introduction des espèces envahissantes devra diminuer de moitié.

Un budget doublé

Comme dans le cadre des négociations climatiques, le financement associé à ce nouvel accord a fait l’objet de longs débats. Au total, 200 milliards de dollars (soit le double de ce qui est alloué à la protection de la biodiversité aujourd’hui) devront être trouvés d’ici 2030. La décision finale, dans une rédaction proposée par la Chine, envisage d’atteindre « au moins 20 milliards de dollars » d’aide internationale annuelle pour la biodiversité versée aux pays en développement d’ici 2025, et « au moins 30 milliards d’ici 2030 ».

Pour Juliette Landry, de l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales), l’accord « contient des améliorations notables par rapport aux objectifs d’Aïchi et aux mécanismes existants ». Christophe Béchu tempère : « La France regrette l’absence d’engagement chiffré sur l’augmentation de la surface des espaces naturels d’ici à 2050, des engagements insuffisants sur la protection des espèces, l’absence d’objectif chiffré pour la réduction de l’empreinte écologique ainsi que le respect des limites planétaires ».

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