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Une vaste poussinière de 3200 m2 pour futurs repros chair

À l’EARL Chevillard, le bâtiment neuf, dynamique et obscur, est équipé pour atteindre une parfaite maîtrise de l’homogénéité des lots de 24 000 poulettes Ross 308.

Cinq ans après avoir doublé leur élevage de futurs repros chair avec deux bâtiments neufs de 1200 m2, Sylvie et Pascal Chevillard viennent d’investir dans une poussinière de 3 200 m2. Ce projet rentre dans le cadre de l’installation en 2020 de leur fils Kevin sur l’exploitation familiale à Malon sur Mel, en Ille et Vilaine. Sur deux sites, ils totalisent ainsi 8 000 m2 de poussinières de futurs reproducteurs de chair (Ross 308 principalement), destinés au couvoir Perrot du groupe LDC, leur partenaire depuis 2014. Habitués aux bâtiments de 15 mètres de large avec ventilation transversale, les éleveurs ont cette fois-ci opté pour un bâtiment de grande taille composé de deux salles : l’une de 800 m2 pour les coqs, suivie d’une salle de 2 400 m2 dédiée aux futures pondeuses. « Un choix surtout motivé par la recherche d’une optimisation du temps de travail (un seul sas) et une rationalisation des espaces et des équipements », expliquent-ils. Située à quelques centaines de mètres du premier site, la nouvelle poussinière sera démarrée en décalé (lots durant 21 semaines), pour lisser les pics de main-d’œuvre. Le premier lot de souche Ross 308 est arrivé en avril.

Une distribution homogène de l’aliment

Large de 24 mètres et long de 130 mètres, le bâtiment conçu par Sérupa est équipé d’une ventilation à extraction haute et pignon sous concept Skov. La salle principale est cloisonnée en trois zones par des barrières longitudinales sur relevage, permettant de parquer les poules selon leur poids après le calibrage à un mois, voire d’élever deux souches différentes. Installé par Sodimel, l’équipement d’alimentation est signé Roxell avec des assiettes ovales Vitoo (une pour 14 à 15 poulettes) équipé du dispositif de polissage du bec et une distribution en boucle, sur des lignes relevables.

Six réserves d’aliment poulette indépendantes

En élevage de reproducteurs, l’enjeu est d’avoir une distribution du repas quotidien qui soit la plus simultanée possible sur toute la longueur du bâtiment pour obtenir une quantité d’ingéré très homogène. Dans cet objectif, chacune des trois zones de la salle des poulettes est équipée de deux circuits en boucle, comprenant chacun deux descentes d’aliment pour une meilleure régularité de la distribution.

 

 
L’aliment provenant des silos transite d’abord par une bascule peseuse Skov. « Celui des poulettes est envoyé par une chaîne à pastilles dans l’une des six réserves individuelles de 800 kg, une par circuit fermé (deux circuits en boucle fois trois zones), regroupées dans un local attenant au bâtiment », détaille Kevin. Les quantités d’aliment versées dans les trémies, la veille pour le lendemain, peuvent ainsi être ajustées en fonction de chaque zone d’élevage et du calibrage des volailles.

 

 

 
La salle pour coqs équipée de 4 trémies d'alimentation compte une séparation, pour le calibrage réalisé à un mois. © A. Puybasset
La salle pour coqs équipée de 4 trémies d'alimentation compte une séparation, pour le calibrage réalisé à un mois. © A. Puybasset
Après le transit par la bascule, l’aliment des coqs est envoyé par vis jusqu’à l’une des quatre trémies des circuits d’alimentation. Dans la salle des mâles, une seule séparation est prévue, sur un côté, pour le calibrage à un mois.

 

Le bâtiment comprend trois silos, l’un de 10 tonnes pour les coqs et deux de 14 tonnes pour les poules, pour faciliter la gestion des stocks ou adapter l’aliment dans le cas de souches différentes.

Les deux salles sont gérées de façon indépendante, également au niveau de la gestion de l’ambiance (deux automates de régulation) et des tableaux d’alimentation en eau (lignes de pipettes Roxell). Parmi les équipements intérieurs s’ajoutent les canons à air chaud, les 5 pesons automatiques, l’éclairage par des luminaires led complété par des lampes bleues pour apaiser les volailles lors des interventions (vaccination, transfert des poulettes).

La salle pour poulettes a aussi la particularité d’être équipée d’une brumisation, « pour réhydrater les poussins en début de lot ou à refroidir l’air en période de fortes chaleurs », ajoute Jean-Jacques le Moigne de Skov.

 

 
L'aliment des poulettes provenant des deux grands silos transite par la trémie peseuse Skov puis est envoyée vers l'une des six réserves individuelles, situées dans un local (sur la photo à gauche). © A. Puybasset
L'aliment des poulettes provenant des deux grands silos transite par la trémie peseuse Skov puis est envoyée vers l'une des six réserves individuelles, situées dans un local (sur la photo à gauche). © A. Puybasset
Les éleveurs ont investi près d’un million d’euros dans ce bâtiment de grande taille, soit 325 €/m2. Ils ont bénéficié d’une subvention de 30 000 euros dans le cadre du PCAEA et d’une aide à l’investissement du couvoir sur la durée du remboursement.

 

Armelle Puybasset

Un polissage naturel du bec

Les assiettes Vitoo de la poussinière de 3 200 m2 sont équipées du dispositif de polissage naturel du bec NBS (1) de Roxell. « Il s’agit d’un insert métallique rugueux moulé dans la partie inférieure de l’assiette, qui vise à polir le bec et à éviter d’épointer les poussins au couvoir », présente Patrick Dobé, de Sodimel.

 

 
Patrick Dobé, de Sodimel avec l’assiette équipée du dispositif NBS : «Les essais menés par Roxell ont montré un retour sur investissement de moins de ?? ans du dispositif de polissage inséré dans l’assiette Vitoo. » © A. Puybasset
Patrick Dobé, de Sodimel avec l’assiette équipée du dispositif NBS : «Les essais menés par Roxell ont montré un retour sur investissement de moins de ?? ans du dispositif de polissage inséré dans l’assiette Vitoo. » © A. Puybasset
Son efficacité a été mesurée sur l’une des poussinières de 1 200 m2, équipée en 2019 du dispositif NBS. La qualité du bec des poulettes en fin de lot était supérieure à celles des deux autres poussinières testées du même site, l’une avec des poulettes épointées et l’autre avec des poulettes non épointées et sans dispositif NBS. La comparaison menée par le couvoir Perrot a également montré un meilleur démarrage du lot, avec un indice de consommation plus faible et une viabilité supérieure. En ponte, le lot de poules avec polissage NBS s’est aussi démarqué par une montée en ponte plus rapide et un meilleur taux d’éclosabilité.

 

Ce système alternatif à l’épointage est désormais intégré dans le cahier des charges du couvoir. De précédents essais réalisés par le fabricant Roxell avaient montré un retour sur investissement de moins de deux ans du dispositif NBS, dont le surcoût est de 7 euros par assiette.

(1) Natural beak smoothing.
Rédaction Réussir

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