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Philippe Juven, président de l’interprofession CNPO
« Un nouveau comportement d’achat des oeufs après le Covid »

Déjà très tournée vers le marché national, la filière œuf devrait bénéficier à terme d’un réflexe « made in France » estime le président du CNPO.

Philippe Juven, président de l’interprofession © P. Le Douarin
Philippe Juven, président de l’interprofession
© P. Le Douarin

Quel est le moral des producteurs d’œufs ?

Philippe Juven - Le moral n’est pas mauvais, dans la mesure où la plupart continuent de faire le job comme on dit, d’autant qu’ils y sont encouragés par les retours positifs de l’opinion publique. C’est maintenant qu’on voit l’intérêt d’une production française qui couvre les besoins nationaux. Avec un taux d’autosuffisance globale de 101 %, la filière produit d’abord pour le marché intérieur. C’est sans doute plus difficile à vivre pour ceux qui ont dû réaliser des abattages anticipés. Ils sont accompagnés par leurs organisations et des caisses coup dur.

Quelle est votre principale inquiétude ?

P.J. - Comme beaucoup d’entre nous, c’est l’incertitude de la date du redémarrage effectif de toute la filière et l’inconnu de la sortie de crise.

Comment envisagez-vous l’après Covid ?

P.J.- Il y aura un avant et un après, dans le sens où le comportement des consommateurs a toutes les chances de se modifier. Ils auront compris l’avantage d’avoir une production localisée en France et la solidarité qui existe entre eux et nous. Chaque jour, nous leur fournissons quarante millions d’œufs. Je suis agréablement surpris par le retour du fait maison et l’engouement pour la cuisine observé sur les réseaux sociaux. Même si on dit que les gens ont la mémoire courte, il devrait en rester quelque chose, notamment pour les œufs produits et transformés en France. Par contre, tant que nous sommes encore dans la crise je ne peux pas me prononcer sur ce que sera devenue notre filière, ni sur l’équilibre offre-demande.

La transformation vers l’œuf alternatif sera-t-elle impactée ?

P.J.- L’objectif reste inchangé, mais le calendrier pourrait être modifié. Aujourd’hui avec des chantiers de transformations de bâtiments à l’arrêt, on s’est peut-être rendu compte qu’il ne fallait pas trop se démunir. Il faut garder en tête cet objectif, mais aussi celui du maintien d’une souveraineté alimentaire. Nous devons aussi veiller à ne pas fragiliser notre filière qui verra sans doute ses coûts augmenter. Dans ce contexte, l’envie des consommateurs d’acheter français pourrait freiner la tentation de certains de vouloir acheter des œufs coquille à l’étranger. Mais soyons vigilants, car le prix est un critère important pour des opérateurs de l’industrie et des consommateurs.

Qu’apporte l’élargissement de l’interprofession aux métiers de la distribution ?

P.J.- Avec cette crise, l’ouverture vers l’aval est un avantage. Nous avons pu avoir des discussions plus directes et plus constructives avec les représentants des GMS. Par exemple pour simplifier les gammes des emballages (retour des inserts de 24 œufs par exemple) et mieux gérer la logistique dans les centres de conditionnement.

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