Aller au contenu principal

L'interview de Frédéric Grimaud, président du groupe Grimaud
« Réagir vite et garder de l’agilité »

Après l’annonce de la cession du sélectionneur Hubbard au groupe Aviagen, Frédéric Grimaud explique les raisons de ce choix et les impacts pour son groupe.

Frédéric Grimaud, président du groupe Grimaud, a annoncé le 31 juillet la vente de l’entreprise Hubbard de sélection de poulets de chair. « Nous avons fait le choix de la pérennité de Hubbard. Le pire aurait été de ne pas oser le faire. »
© groupe Grimaud
Pourquoi avoir préféré vendre Hubbard plutôt que restructurer ?
Frédéric Grimaud - « Par manque de temps et de visibilité. Dans un premier temps, nous avions envisagé une alliance industrielle qui n’a pas pu aboutir à un compromis. Parallèlement, nous avions deux options : réorganiser ou vendre. Dans un contexte sanitaire « normal », nous aurions choisi de réorganiser, mais les deux dernières années ont été de plus en plus compliquées commercialement. Dans notre modèle économique, les ventes dépendent à 75 % de l’exportation à des pays tiers. Il fallait réagir suffisamment vite. De plus, Hubbard propose une large gamme de poulets (conventionnel et différencié avec des sous segments…), ce qui complique la réorganisation géographique de nos installations (grands-grands parentaux GGP et grands parentaux GP). Il faut un certain temps pour y parvenir. Enfin, nous n’avions et n’avons toujours pas de visibilité quant à l’arrêt de la pandémie d’influenza et à la reprise des exportations dans un contexte réglementaire figé. »
L’influenza répandue mondialement a été donc le facteur déclenchant ?
F. G - « C’est la cause principale. Sans cela, nous aurions eu le temps de réorganiser notre modèle économique. Avec l’influenza nous avons perdu l’exportation de génétique à partir de toutes nos bases GP & GGP : la France fin 2015, l’Italie (en partenariat) en 2106, la Pologne en janvier 2017, les USA en mars 2017. »
Avez-vous fait un bon deal avec le groupe Aviagen ?
F. G - « Oui. Dans un souci de gestion du risque, il nous fallait consolider Hubbard rapidement et nous n’avions pas suffisamment de capacité pour le faire seuls. Et ce qui importait, c’était de trouver le meilleur intérêt pour l’entreprise et ses salariés, pour les clients et les filières et aussi pour notre groupe. La proposition d’Aviagen nous a paru la plus élégante sur ces trois critères. Que Hubbard soit conservée dans son intégrité et non démantelée était pour nous fondamental. Nous transmettons une entreprise dont la continuité est assurée. »
Les difficultés de Hubbard ont-elles eu un impact sur vos autres activités génétiques ?
F. G - « Non. Les activités palmipèdes (Grimaud Frères sélection) et ponte (Novogen) ont été moins pénalisées. Les palmipèdes sont plus localisés, avec d’un côté l’Europe de l’Ouest et de l’autre l’Asie où nous avons des implantations (Chine et Vietnam). Avec deux produits ponte, Novogen a un modèle économique plus léger. Malgré ses 90 % de ventes hors de France, les risques ont été minimisés avec des GP aux Pays-Bas, Brésil, USA. Novogen a continué à se développer fortement. »
Que devient le groupe Grimaud sans Hubbard ?
F. G - « Nous sortons du segment poulet de chair par pragmatisme, mais nous continuerons à croître en ponte, en palmipèdes, en lapins (avec une alliance stratégique récente), sans parler du porc et de la crevette. Dans les semaines à venir, nous déconnecterons Novogen du réseau Hubbard (Brésil, USA). Notre groupe a encore beaucoup de projets de développement. »
Quels sont vos principaux motifs de satisfaction avec Hubbard ?
F. G - « Nous transmettons une entreprise pour en solidifier l’avenir. Ces dix ans ont été très constructifs. Quand nous avons repris Hubbard en 2005, l’entreprise perdait beaucoup, notamment après des problèmes de leucose. Nous l’avons redressée et restructurée aux USA et en France. La R & D a été relancée. Hubbard s’est implanté et bien développé au Brésil. Nous avons fait une forte croissance en Asie. Et depuis trois ans, nous étions à la pointe du développement sur le segment du poulet premium des souches colorées différenciées. »
Qu’auriez-vous aimé réaliser ?
F. G - « Nous n’avons pas réussi à développer pour l’Europe un produit conventionnel au niveau attendu, sachant que nous étions mis en comparaison avec Aviagen. Nous étions en voie d’amélioration, mais pas assez vite. »
« L'entreprise Hubbard transmise par réalisme »

Les plus lus

<em class="placeholder">La nouvelle volière Pro 11 pour poules installée aux Pays Bas.</em>
Une nouvelle génération de volières Hellmann pour les poules

Le fabricant allemand de logements de poules pondeuses Hellmann a revu en profondeur la conception de ses volières pour…

<em class="placeholder">Chez Patricia Bouchet, c&#039;est le troisième lot consécutif en Novo Color, apprécié pour ses capacités d&#039;adaptation.</em>
Génétique des poules Novogen : Quatre éleveurs de Bretagne donnent leur avis

Le sélectionneur de poules pondeuses Novogen propose trois souches brunes issues d’une même lignée femelle croisée avec trois…

Carte interactive de la grippe aviaire - Un second foyer mis en évidence dans les Landes

Un second foyer de grippe aviaire a été détecté à Saint Etienne d'Orthe (Landes) dans la zone de protection du premier foyer…

<em class="placeholder">Evert Van Kruistum a investi 1,2 million d’euros dans un bâtiment en volière pouvant abriter 37 000 poulettes conventionnelles </em>
Aux Pays Bas : « Mes jeunes poulettes volent dans la volière comme des pigeons »

Jeune éleveur néerlandais, Evert Van Kruistum n’a pas choisi par hasard la volière Pro Motion en 2022 pour élever des…

Grippe aviaire : Deux nouveaux foyers en Bretagne sur des canards vaccinés

Vendredi 25 octobre, deux foyers d’influenza hautement pathogène ont été déclarés sur deux élevages abritant des canards…

<em class="placeholder">Damien, Romain et Lydie Hamon avec Lise Josset, leur technicienne d&#039;Huttepain Bretagne. Au bâtiment classique, 80 m de long sur 15 m de large, est venue se rajouter une ...</em>
En Bretagne : Un premier poulailler neuf « Dinde Côté jardin »

La Sarl Le Guernué, dans le Morbihan, vient de construire un bâtiment de dindes avec une véranda destinées à la marque "Dinde…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)