Le sexage in ovo Tronico en bonne voie
Bénéficiant d’une aide publique de 2,4 millions d’euros, le projet français de sexage des embryons de poulets sans intrusion est porté par la société française Tronico et deux partenaires scientifiques (1). Deux voies de recherche sont explorées : la technique de spectroscopie Raman qui mesure des différences de réponse de la matière vivante à une impulsion laser et celle de biocapteurs mis en contact avec la coquille.
Début octobre, Yann Pichot, ingénieur chez Tronico, a fait part des dernières avancées. « La spectroscopie Raman a validé la présence d’information sexuée dès la sortie de l’œuf fécondé. C’est assez inespéré et cette première mondiale a été brevetée. Maintenant il s’agit de reproduire la technique pour qu’elle soit exploitable en temps réel au rythme des couvoirs. » Néanmoins, la forte hétérogénéité de la population des embryons pose encore problème, avec certains non sexables. « On manque d’information exploitable pour certaines familles. » Par ailleurs, cette technique fait appel à des méthodes d’analyses statistiques très complexes qui restent à finaliser.
Concernant les biocapteurs, le consortium a identifié une molécule qui différencie le sexe, également brevetée. Le taux de sexabilité croît avec la durée d’incubation. À J9, tous les œufs sont biosexables. « Aujourd’hui nous travaillons sur le coût de ce biocapteur et sur l’association entre les éléments qui le rendraient très efficace. » Toujours selon Yann Pichot, le sexage in ovo pourrait être pratiqué avant la mise en incubation pour les souches ponte, tandis que le biocapteur pourrait être employé plus tard pour séparer les poussins de chair mâles et femelles avant l’éclosion.
(1) Tronico collabore avec les unités de recherche Gépéa (associant l’université de Nantes et le CNRS) pour la spectroscopie et Sys2Diag (associant le CNRS la société Alcediag) pour les biocapteurs.