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L’accord UE-Mercosur revient sur la table

La relance du processus d’accord bilatéral de l’UE avec le Mercosur menace la volaille au plus haut point.

Grâce à une main d'oeuvre moins chère et des matières premières (soja, maïs) au pieds des poulets, le Brésil reste imbattable sur la viande "minerai" utilisée pour l'industrie de la transformation
© P. Le Douarin

L'accord UE-Mercosur signé en juin 2019 et en catimini par les négociateurs européens est dénoncé par plusieurs pays européens, dont la France, ainsi que par les professionnels du secteur agricole. « L’accord prévoit 180 000 tonnes de viandes de volailles supplémentaires à droits d'entrée nuls au lieu de 90 000 t initialement, rappelle Paul Lopez, président des abatteurs français (Fia) et européens (Avec). C’est équivalent à la production de 6 millions de poulets par semaine. Un filet de poulet sur quatre consommés en Europe provient déjà des pays tiers. »

La France est un des États membres les plus menacés, alors qu’elle importe déjà un tiers de sa consommation de volailles (dont 41 % en poulet). « La Commission européenne doit laisser le pouvoir de décision au Parlement européen et aux élus nationaux des États membres, au lieu de vouloir scinder cet accord en deux parties, avec d’un côté les accords commerciaux et de l’autre les sujets environnementaux à traiter plus tard, détaille Paul Lopez.

"Il faut que l'accord reste global, comme en 2019. Nous attendons que la France fasse tout pour que cet accord ne soit pas ratifié. C’est d’autant plus important pour nous que les consommateurs français disent vouloir des volailles françaises. Il nous paraît extrêmement important de développer la mention de l’origine dans tous les secteurs de la consommation, en l’étendant à la restauration pour tous les produits crus et transformés. »

 

 
Effilés de poulet cuits utilisés en restauration commerciale rapide. Le poulet importé des Pays-tiers fournit essentiellement l'industrie de la transformation. © P. Le Douarin
Effilés de poulet cuits utilisés en restauration commerciale rapide. Le poulet importé des Pays-tiers fournit essentiellement l'industrie de la transformation. © P. Le Douarin

 

La Commission persiste et signe

Le tour de passe-passe que dénoncent les professionnels agricoles consiste d’une part à scinder les aspects commerciaux des intérêts des consommateurs européens concernant la santé et l’environnement, et d’autre part de procéder à un « nettoyage juridique » pour shunter les oppositions des parlements des États membres. Franck Riester, ministre du commerce extérieur, a rappelé que la France ne signerait pas l’accord en l’état actuel, car elle demande des "clauses miroirs » imposant aux producteurs des pays tiers ce que l’Union européenne exige de ses propres producteurs en matière de santé (salmonelles, antibiotiques…) et d’environnement (déforestation…).

Le 30 mars, la Commission européenne a affirmé que le chapitre de l’accord relatif au développement durable « fournit un cadre juridique adéquat et les outils appropriés pour répondre aux préoccupations relatives à la déforestation. » C’est notamment la création d’un « instrument juridique accompagné de critères de référence qui permettraient de mesurer les progrès sur le terrain. » S’ajoute également le respect des engagements sur les GES pris lors de la signature de l’accord de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique.

La Commission a rappelé que "l’ouverture du marché aux produits sensibles (bœuf, sucre, éthanol et volaille) est limitée afin de permettre aux producteurs de l’UE de limiter l’impact de l’accord. » Elle ajoute que des mesures de sauvegarde bilatérale sont disponibles pendant une longue période de transition et qu’en cas de perturbations graves la Commission est prête à apporter son soutien au secteur agricole.

Le seul point positif est que la Commission estime les conditions d’une signature pas encore réunies, faute d’un engagement significatif du Mercosur sur la durabilité. Le processus se poursuit néanmoins, avec comme objectif la fin de l’année 2021.

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