Digital en élevage : Le groupe Michel mise sur la Data
Innovateur de l’élevage connecté avec sa démarche Certi’Ferme lancée en 2013, le groupe de nutrition animale Michel tient à garder un temps d’avance.
Le salon Space a été l’occasion pour le groupe Michel, nutritionniste des animaux de rente du Grand Ouest, d’annoncer l’avancée d’au moins deux projets intéressant ses éleveurs de volailles et ses partenaires.
Dès le mois d’octobre, il propose son propre système de collecte de données avicoles gAlliZen qui s’affranchit volontairement des boîtiers de régulation des bâtiments. « Il s’adresse à tous, mais en particulier aux aviculteurs n’ayant pas de boîtiers récents », précise Miguel Lardeux, porteur du projet digital.
gAlliZen est un peson simple d’utilisation qui convient à toutes les espèces et qui n’a pas besoin d’être taré ni calibré. « L’éleveur le pose et c’est tout », résume le responsable technique. Une fois installé, l’appareil communique avec une box existante (jusqu’à 500 mètres), laquelle va envoyer les informations à la base de données. D’autres capteurs fixés sur le peson mesurent la luminosité, le gaz carbonique, la température (deux sondes) et l’hygrométrie. Il est possible de connecter la consommation d’eau. Les données interprétées (courbe de croissance, GMQ, homogénéité…), sont consultables sur smartphone et ordinateur. Ce système est pour l’instant réservé aux éleveurs partenaires, pour lesquels 200 appareils ont été précommandés.
Encore une centaine de poulaillers avec jardin d’hiver
Pour progresser avec ses autres partenaires, Michel développe une méga base de données appelée « E Mi sphère » et présentée comme « l’usine numérique du groupe ». Toutes les données, des matières premières jusqu’aux résultats d’abattage, y seront stockées puis analysées grâce à l’intelligence artificielle. L’idée du projet est d’acquérir des connaissances qui permettront à tous les partenaires d’être plus performants, tout en répondant aux grands enjeux sociétaux (bien-être animal, qualité, prix, réduction des émissions de carbone…).
Par ailleurs, le groupe amplifie le développement des bâtiments « Terre Neuve » avec jardin d’hiver, accordant 40 % d’espace supplémentaire. « Avec 60 éleveurs engagés depuis 2018, nous avons dépassé l’objectif initial des 50 poulaillers, assure Joachim Michel. Le prochain but est d’arriver à 150 bâtiments (150-200 000 m2) en 2024-2025, ce qui passe par des rénovations. C’est une réponse concrète aux nouvelles attentes du marché du poulet. » Le groupe Michel est également engagé dans la certification Iso/TS 34700, première norme internationale axée sur le bien-être animal.