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« Désencadrer » les promotions des produits alimentaires à consommation saisonnière

Les produits alimentaires à consommation saisonnière ont pâti de l’encadrement des promotions voulu par la loi Egalim, censée apporter plus de valeur aux producteurs agricoles.

Avant la loi Egalim, les volumes vendus en promotion dans les GMS étaient d’environ 50 % pour les volailles festives et de 70 % pour le foie gras. © P. Le Douarin
Avant la loi Egalim, les volumes vendus en promotion dans les GMS étaient d’environ 50 % pour les volailles festives et de 70 % pour le foie gras.
© P. Le Douarin

L’article 3 de la loi Egalim sur les négociations commerciales limite les promotions au maximum à 25 % des volumes commercialisés et la baisse du prix de vente à 34 % à titre expérimental pendant deux ans. Cette disposition qui était censée redonner de la valeur aux filières amont a eu l’effet inverse pour les produits soumis à la saisonnalité, comme le foie gras et les volailles festives. En volaille, les volumes vendus ont été impactés de 4 %. Pas autant que craint, tempère Éric Cachan, président national des labels avicoles, mais c’est une contre-performance. Dans le secteur du foie gras, l’impact est plus fort car les volumes en promos étaient plus importants d’ordinaire. L’interprofession (Cifog) a chiffré le recul des ventes à moins 35-40 % durant la présaison (septembre-octobre) et à moins 10 % de novembre à janvier. Au final, 2019 recule de 10,4 % en volume et de 8,6 % en valeur, alors que 2018 était en progression (+ 2,8 en volume et + 3,4 % en valeur). Pour le Cifog, en plus des stocks de report, c’est la double peine avec une future baisse des prix et une future baisse de la production. Le revenu des éleveurs sera donc impacté cette année si rien ne change.

Un gouvernement sourd aux arguments

Depuis plusieurs semaines, les professionnels alertent les parlementaires et les ministères (Agriculture et Économie). Les sénateurs ont proposé un ajustement de la loi. En réponse, Bercy reste inflexible en prévoyant de mener l’expérimentation à son terme et même de l’allonger de trente mois. « La durée de deux ans est insuffisante pour mesurer les conséquences sur le revenu des agriculteurs », indique l’étude sur l’impact de la loi Egalim qui constate néanmoins certains effets négatifs sur des PME. Le ministre Didier Guillaume avance que la répression des fraudes peut accorder des dérogations au cas par cas. Oui, mais à condition de prouver que l’encadrement des promotions pénalise leur situation financière. C’est aussi sans compter sur les délais d’examen de ces demandes. Le prochain rapport d’évaluation de la loi Egalim est attendu pour le 1er octobre 2020 alors qu’il faut agir maintenant au moment où se terminent les négociations commerciales de la prochaine saison festive.

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