Boyé Accouvage renouvelle ses élevages
Le couvoir Boyé a entrepris le renouvellement de ses élevages fournisseurs d’œufs à couver.
« Couvoir recherche éleveurs, désespérément ». Tel pourrait être le titre d’une annonce du couvoir Boyé, producteur de poussins et de pintadeaux. Selon Bénédicte Legrix, responsable de la production de l’activité Gallus, installer un nouveau site de production d’œufs à couver tient du parcours du combattant. « Vus les engagements financiers et les conséquences d’un échec, pour l’éleveur comme pour le couvoir, nous avons besoin du maximum de garanties. » Il faut que le couple « éleveur-site » réponde à de nombreux critères : risque sanitaire, distance, capacités financières et potentiel du candidat (motivation, disponibilité, formation, rigueur…). « Le plus souvent, c’est le profil qui bloque le projet », avoue Bénédicte.
Un concept inspiré des Nord-Européens
Le concept élaboré par Boyé est largement influencé par les pratiques de nos voisins belges, allemands, néerlandais. Après plusieurs visites chez ces derniers, le service technique a opté pour des bâtiments obscurs et étanches, procurant des conditions d’élevages techniquement maîtrisables et minimisant les risques sanitaires. L’unité de base comprend un ou deux poulaillers de 12 000 poules en souches mini et 11 000 en lourde). Réclamant une UTH et demie (une pour 12 000 poules), la configuration en double sécurise le fonctionnement de l’atelier (vacances, maladie, accident). « Nous tenons à ce que nos éleveurs puissent avoir la possibilité de dégager du temps pour prendre du recul et pour tenir sur le long terme », souligne Bénédicte Legrix.
Le premier site de ce type a vu le jour chez Etienne Mimeau à deux kilomètres des couvoirs. La structure entièrement bétonnée, du sol au plafond, abrite 24 000 poules.
Accompagnement financier annualisé
Outre l’accompagnement du porteur de projet et la garantie du débouché, Boyé participe au financement sous la forme d’une aide annualisée de 8,7 euros par mètre carré pendant dix ans. L’amortissement s’étend de 9 ans (22 % de l’investissement) à 18 ans (52 %), étalant la charge financière. « Le différentiel de prix avec un bâtiment sandwich conventionnel est de 10 euros du mètre carré », souligne Bénédicte Legrix.
Un tiers du parc de Boyé Accouvage à renouveler
Pour remplacer un parc vieillissant et des éleveurs proches de la retraite, un tiers de la surface de production va devoir être renouvelée. Dans les trois à cinq années, le couvoir souhaite faire construire 3000 m2 par an. Boyé produit un million de poussins par semaine, dont 80 % en classique (F15 et en majorité PM3 ou 308), 20 % en coloré (JA57) et 200 000 pintadeaux (Essor et Galor). Filiale du groupe Cana depuis 1990 puis de Terrena, Boyé Accouvage va bientôt fêter ses 60 années d’existence. Toujours installé en Gâtine, non loin de Parthenay dans les Deux-Sèvres, le site comprend trois couvoirs : pintade, Gallus et un sanitaire pour certains lots. Il emploie 110 personnes. Alors que les élevages de pintades sont détenus par le couvoir, la partie Gallus est externalisée. Huit éleveurs élèvent les reproducteurs, tandis que trente autres produisent les œufs à couver.