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En Bretagne, Nicolas Grellepoix se reconvertit avec un grand atelier de poules reproductrices

À 51 ans, Nicolas Grellepoix change de métier pour devenir producteur d’œufs à couver à Loguivy-Plougras, dans les Côtes-d’Armor, pour le compte de l’accouveur Goasduff, avec de solides chances de réussite.

<em class="placeholder">Marina et Nicolas Grellepoix. Détenu par Nicolas, le bâtiment neuf complète idéalement l’atelier de 9000 poules parentales de Marina, situé à proximité.</em>
Marina et Nicolas Grellepoix. Détenu par Nicolas, le bâtiment neuf complète idéalement l’atelier de 9000 poules parentales de Marina, situé à proximité.
© P. Le Douarin

On ne se lance pas à la légère dans un investissement à 1,7 million d’euros tout compris pour manager 21 000 poules et 1 800 coqs destinés à fournir plus de 3 millions d’œufs à couver (OAC) qui deviendront des poulets de chair à croissance rapide.

C’est le cas de Nicolas Grellepoix, précédemment conseiller de gestion chez CERFrance, marié à Marina, productrice d’OAC pour le couvoir Goasduff depuis vingt-cinq années. « En 2022, tout est parti de l’arrêt d’activité inattendu d’un de nos voisins. Producteur de dindes de chair, il cédait son site de 2 700 m² avec deux poulaillers Louisiane, détaille Nicolas. Avec Marina, on s’est dit que c’était une opportunité. »

 
<em class="placeholder">Le neuf à gauche, le vieux Louisiane à droite. Transformer les deux poulaillers Louisiane aurait coûté plus cher que le bâtiment neuf</em>
Le neuf à gauche, le vieux Louisiane à droite. Transformer les deux poulaillers Louisiane aurait coûté plus cher que le bâtiment neuf © P. Le Douarin

D’abord intéressés par la production de futures reproductrices, les deux candidats se heurtent au refus du couvoir de prendre le risque d’une cohabitation sanitaire entre l’élevage de Nicolas et l’atelier ponte de Marina. Ce sera donc de la ponte. « On a étudié l’hypothèse de la rénovation des deux poulaillers avec un magasin central, mais c’était trop cher pour rénover du vieux. D’où le projet final de raser un Louisiane et de construire un seul grand. En l’occurrence 3226 m² ».

Un projet solide avec un partenaire fiable

L’aspect réglementaire a été réglé rapidement, puisque le site détenait une autorisation pour 75 000 animaux équivalents qui a été rapportée à 39 600, alors qu’il accueillera 23 000 animaux.

Du côté financier, le conseiller de gestion agricole avait les compétences requises pour réaliser le business plan du projet, tout en profitant de l’historique technico-économique de l’élevage de Marina. La banque du Crédit Agricole a accordé 100 % des fonds (1,7 million d’euros) au vu des garanties apportées par le futur éleveur et son partenaire BD France.

<em class="placeholder">Avec une salle de 3 000 m², une personne bien organisée et bien équipée pour le conditionnement peut mener au quotidien 22 000 reproducteurs.</em>

Avec une salle de 3 000 m², une personne bien organisée et bien équipée pour le conditionnement peut mener au quotidien 22 000 reproducteurs.

Les travaux de démontage ont démarré en août 2023. Le terrassement a débuté mi-septembre et la réception finale s’est déroulée en août dernier. Les poules ont été mises en place le 19 septembre.

Un chantier rondement mené

Pour faire ses choix des fournisseurs à partir du cahier des charges de BD France, Nicolas a contacté quatre constructeurs et trois équipementiers. « Je voulais le moins d’interlocuteurs possible pour aller vite et pour éviter les renvois de responsabilités en cas de soucis. » Finalement il a retenu les Bretons Le Couillard à Lannion pour le bâtiment (béton, charpente, coque) et Agromat à Saint-Carreuc pour l’équipement intérieur. La partie emballage-conditionnement des œufs a été confiée Pierre-Yves Rozelier d’Avyapy, agent Sanovo, qui équipe déjà le premier site. Avec le matériel prévu pour traiter 28 000 OAC par heure, il ne faudra pas plus d’une heure à une heure trente pour exécuter la tâche, normalement en deux fois par jour.

En dehors du nouveau bâtiment, Nicolas va ajouter des panneaux photovoltaïques (258 Kwc) qui seront installés au printemps prochain sur la toiture du Louisiane restant, utilisé comme hangar de stockage.

Cerise sur le gâteau, Nicolas va employer sa fille de 17 ans Célia, pendant deux ans, en tant qu’apprentie. « On ne s’y attendait pas du tout, car elle avait entamé une formation hippique. Célia fait comme ma femme à 16 ans. Elle était devenue salariée de sa maman Marie Rinquin à l’origine du premier site de 9 000 poules créé en 1999 ».

Nicolas aura 66 ans lorsque le bâtiment sera amorti et il pourrait envisager de le lui transmettre. « Je ne fais pas de plans sur la comète. Elle fera ce qu’elle envie. »

Un contrat en béton

BD France Production remboursera à Nicolas Grellepoix 35 % des annuités du prêt contracté sur quinze ans pour payer le bâtiment de 1,5 million d’euros (462 €/m²). Le travail à façon sera rémunéré à l’œuf (objectif de 190 oeufs à couver en 42 semaines de ponte) et en fonction du taux d’éclosion (82 % d’objectif).

 

BD France modernise son parc

 

 
<em class="placeholder">L’équipe BD France (Gérard Munsch le responsable et Marion Le Dinahet, technicienne de l’élevage), avec les époux Grellepoix et leur fille Célia, apprentie sur ...</em>
L’équipe BD France (Gérard Munsch le responsable et Marion Le Dinahet, technicienne de l’élevage), avec les époux Grellepoix et leur fille Célia, apprentie sur l’élevage. © P. Le Douarin

Le groupe d’accouvage BD France dispose de 120 000 m² de poussinières et de 250 000 m² de bâtiments de ponte dans trois zones de production de l’Ouest. Chaque semaine, ils fournissent en moyenne 5,5 millions d’œufs à couver aux six couvoirs (quatre dans l’Ouest, celui d’Amilly dans le Loiret, et celui de Saint-Marcellin en Isère).

Depuis sa création, le groupe mène une stratégie de modernisation du parc pour monter la qualité de ses poussins. C’est ainsi qu’il a fait construire douze grands bâtiments accueillant 20 000 poules, dans lesquels les performances sont excellentes. Le treizième atelier est inauguré le 12 décembre dans l’Ain à Cruzilles lès Meplillat pour livrer le couvoir isérois en 2025.

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