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Booster l’ossification du jeune poulet pour prévenir les boiteries

Consolider le squelette par l’apport de minéraux et d’une forme bio disponible de la vitamine D3 fait partie des leviers d’action mobilisables pour atténuer les boiteries dues à Enterococcus cecorum.

Pendant ses 15 premiers jours de vie, le poussin a du mal à tirer profit de la vitamine D3 qu'il ingère sous forme de cholécalciférol
Pendant ses 15 premiers jours de vie, le poussin a du mal à tirer profit de la vitamine D3 qu'il ingère sous forme de cholécalciférol
© P. Le Douarin

Pendant les quinze premiers jours de vie, les besoins en calcium et phosphore pour fabriquer le squelette du poussin à croissance rapide sont énormes. La vitamine D3 – aussi appelée cholécalciférol – intervient dans ce processus, car elle influe sur l’absorption intestinale du calcium et agit sur la régulation de sa concentration au niveau sanguin.

Lire aussi : Optimiser les apports alimentaires pour limiter les surcoûts

Si cette vitamine manque, la synthèse osseuse devient insuffisante par rapport à la forte prise pondérale, au point que des microfractures peuvent apparaître. Et si dans le même temps des germes d’Enterococcus pathogènes traversent la paroi intestinale à la faveur d’un trouble digestif, leur colonisation des tissus osseux est facilitée.

Forme immédiatement bio disponible

Il convient donc d’accorder une extrême attention à l’alimentation des poussins en vitamine antirachitique.

En effet, pour être utilisable sous la forme biologiquement active – le calcitriol – la vitamine D3 doit être transformée deux fois. D’abord en calcidiol, avec l’intervention d’une enzyme au niveau du foie. Si cette dernière manque, la transformation en calcitriol au niveau des reins est très réduite. C’est ce qui se passe durant les quinze premiers jours de vie des poussins.

Devenir de la vitamine D3 et du calcidiol actions sur le métabolisme du pouletIssu de la double hydroxylation de la vitamine D3 dans le foie puis dans les reins, le ...

Une solution consiste à faire absorber au poussin du calcidiol pour court-circuiter le manque d’enzyme d’hydroxylation. En France, le calcidiol est connu sous la marque Hy-D, qui entre dans la formulation de nombreux produits vitaminés distribuables dans l’eau de boisson.

Une efficacité démontrée en élevages

Deux essais réalisés dans des élevages de Bretagne ont récemment confirmé les vertus du calcidiol pour limiter, voire éviter, l’expression clinique de germes pathogènes d’Enteroccus cecorum.

Le premier essai (DSM et groupe Chène Vert), publié aux Journées de la recherche avicole de 2022, a concerné 11 bâtiments de poulet Ross 308, dont 5 avaient reçu 3 cures du produit Provitos L (à J3-J6, J10-J13 et J20-J22). 

Les performances zootechniques des lots ont été recueillies et cent poulets par bâtiment ont été analysés pour mesurer leur qualité de la marche, leurs taux sanguins de calcidiol, les caractéristiques osseuses (histologie, résistance mécanique), les lésions et la bactériologie. 

Verdict : les taux sanguins de calcidiol augmentent ainsi que les poids. Les boiteux diminuent et la solidité des tibias se renforce grâce à une meilleure synthèse osseuse.

Le second essai a été réalisé en 2022 dans le Morbihan par la vétérinaire Anouk Dronneau (groupe Chêne vert) dans un élevage avec deux bâtiments, n’ayant jamais été supplémenté en calcidiol dans l’eau. 

Deux lots de poulet lourd à suivre ont reçu le calcidiol en trois cures (à J3-J6, J10-J13, J20-J22), le bâtiment traité ayant été inversé la seconde fois. 

À chaque fois, les résultats ont été bien meilleurs avec le traitement : moins de poulets boiteux et gain de poids vif sorti de plus de 3 tonnes pour 26 000 poussins mis en place. De plus, les taux de saisies ont fortement diminué.

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