Arrêter l’euthanasie des poussins de ponte mâles d’ici deux ans
Le ministre de l’Agriculture donne deux ans aux professionnels pour mettre en œuvre des alternatives à ce qu’il appelle le « broyage » des poussins.
Le ministre de l’Agriculture donne deux ans aux professionnels pour mettre en œuvre des alternatives à ce qu’il appelle le « broyage » des poussins.
Fin janvier, Didier Guillaume a annoncé des mesures pour améliorer le bien-être des animaux d’élevage, parmi lesquelles l’arrêt du broyage des poussins fin 2021. Un décret devrait paraître aux sujets des pratiques douloureuses en élevage. Mi-janvier, le ministre et son homologue allemande Julia Klöckner avaient convoqué à Berlin les professionnels et des ONG de chaque pays pour échanger sur les solutions alternatives à l’euthanasie. Un appel à projet français de 300 000 euros sera lancé cette année. La volonté est là, mais la mise en œuvre des solutions par cette plateforme franco-allemande reste encore floue, d’autant que les Pays-Bas demanderaient à rejoindre le groupe de travail. Trois alternatives sont possibles : l’ovosexage, l’élevage des poussins mâles ou les souches à double fin (ponte et chair).
Réponses en ordre dispersé
Dans la foulée de cette annonce, des intervenants français de l’œuf ont dévoilé leur solution. En 2019, la start-up Poulehouse avait fait part de son partenariat avec l’allemand Seleggt pour sexer quelques milliers d’œufs. Début février, Cocorette a annoncé s’être également associé à Seleggt pour faire ovosexer via le couvoir Novoponte. L’engagement porte sur 150 000 poulettes. Quelques jours plus tard, c’était aux Fermiers de Loué d’annoncer un test d’ovosexage réalisé sur cinq lots de 6 000 poulettes Hy-Line. Les œufs de ces poules ovosexées seront vendus à partir de mai chez Carrefour. Cette fois-ci, il s’agit du prototype AAT du groupe EW, aussi propriétaire des sélectionneurs Hy Line et Lohmann. Sa technologie repose sur la détection de la couleur des poussins à 13 jours (non opérante sur les souches blanches) sans ouvrir la coquille. Une machine à plus grande cadence devrait être opérationnelle avant l’été. La course pour la technologie la plus adaptée aux six couvoirs français est donc lancée, sachant que le coût de l’ovosexage sera d’au minimum un euro par poulette.
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