Vigne en pente : « le RoboMini fait le travail de cinq personnes », Aurélie Mercier, responsable technique au Clos de Paulilles
Le Clos de Paulilles est équipé d’une chenillette radiocommandée pour améliorer le débit de chantier et le confort des opérateurs dans les vignes jusque-là peu mécanisables.
Le Clos de Paulilles est équipé d’une chenillette radiocommandée pour améliorer le débit de chantier et le confort des opérateurs dans les vignes jusque-là peu mécanisables.
« Après 150 heures d’utilisation, cette machine est déjà largement rentabilisée », annonce Aurélie Mercier, œnologue responsable technique pour la Maison Cazes. D’une surface de 75 hectares, le Clos de Paulilles, à Port-Vendres, dans les Pyrénées-Orientales, qu’elle gère est passé en bio, il y a quatre ans : « une partie du vignoble n’est pas mécanisable à cause des pentes trop élevées, qui peuvent atteindre 40 à 50 %. Ces parcelles étaient jusqu’à il y a peu travaillées soit à l’aide d’un cheval, par exemple pour le travail du sol, soit manuellement avec des opérateurs équipés de rotofil et de pioches."
Le travail de ces parcelles est fastidieux pour les opérateurs et le domaine rencontre des problèmes de recrutement, notamment en raison d’une pression immobilière très forte sur la région et de la pénibilité du travail.
Une machine conçue pour les accotements
La partie arrière des chenilles est montée sur une barre oscillante, offrant un débattement pour un meilleur suivi des irrégularités du sol. Motorisé par un bloc Honda essence de 23 ch, l’appareil radiocommandé jusqu’à 150 mètres de distance dispose d’une tête d’attelage pouvant recevoir différents outils. Acheté 25 000 euros, le RoboMini a été livré en mars dernier avec son broyeur d’un mètre de large animé hydrauliquement par la pompe de l’automoteur.
2 ha/jour, soit le travail de cinq opérateurs
Après deux mois, il affiche déjà 150 heures au compteur. « Du fait de son débit de chantier d’environ 2 hectares par jour, il fait le travail de cinq opérateurs manuels équipés d’un rotofil, apprécie Aurélie Mercier. Cet outil ne met plus à contribution les dos de nos salariés, qui ont pris goût à le piloter. Le travail est beaucoup moins pénible et moins dangereux. » L’appareil se montre stable sur les sols de schiste léger et fait preuve d’une bonne capacité de franchissement, notamment pour passer certaines murettes. Son gabarit, notamment en hauteur, lui permet de circuler facilement entre, voire sous, les bras des gobelets. Selon la responsable, la consommation de carburant reste tout à fait raisonnable. Depuis son arrivée sur l’exploitation, l’engin a déchenillé deux fois, mais la remise en place des chenilles s’effectue facilement avec un peu d’habitude.
Un outil bientôt polyvalent grâce à un châssis
Dans les prochains mois, son champ d’action est appelé à s’agrandir. « L’un de nos salariés a construit un châssis sur lequel nous fixerons des outils interceps pour travailler le sol sous les vignes, explique Aurélie Mercier. Et l’année prochaine, nous aimerions lui greffer un petit pulvérisateur porté. Nous devrions ainsi baisser nos coûts de production, tout en préservant la santé de nos opérateurs : la pénibilité du travail s’est réduite et le pilotage à distance les protège des risques de renversement et de l’exposition aux produits phytosanitaires. »
La logistique est également plus simple. « Aidé de rampe, le RoboMini monte dans n’importe quelle fourgonnette, rapporte Aurélie Mercier. Pas besoin de porte-char. C’est plus simple que de déplacer les chevaux ou un chenillard classique. »
Pour l’entretien, le concessionnaire est un peu distant (environ trois heures de route), puisqu’il est basé près de Montauban. « Mais le chef d’atelier de l’exploitation a suivi une petite formation, afin d’assurer une bonne partie de la maintenance, décrit Aurélie Mercier. En cas de besoin de pièce, nous nous la faisons livrer par courrier. Avec le temps gagné par le RoboMini, on peut patienter deux jours. »
Dans le voisinage, l’appareil suscite l’intérêt. « Des démonstrations sont programmées avec des responsables et des techniciens pour envisager des aides à l’acquisition d’un tel matériel », conclut la responsable technique.
Les chenillettes d’accotement à l’aise dans les dévers
Dans cette famille d’outils, certains sont des tondeuses pures et se limitent à cet usage quand d’autres sont davantage des porte-outils polyvalents pouvant recevoir différents outils, ce qui permet d’amortir plus facilement l’investissement.