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Une promesse de vin
Mais d'où vient cette alchimie étrange, ce lien invisible mais tellement puissant qui fait qu'un jour, après parfois des années, des siècles de silence, une conversation insolite s'engage entre un homme, une femme et cet interlocuteur, bien vivant mais indocile et même quelquefois rebelle : le terroir ? Georges Bardawil a voulu mené l'enquête dans cette « Promesse de vin » en partant à la rencontre de quelques aventuriers du vin, des vignerons qui si différents soient-ils, exaltent tous, célèbrent et magnifient le lopin de terre sur lequel, comme leurs vignes, ils ont pris pied. L'Alsacien, l'Angevin, le Bordelais, le Champenois ou encore le Languedocien, tous prolongent cette conversation bien au-delà des limites de leurs parcelles et nous interrogent à travers cette relation mystique mais aussi poétique qu'ils entretiennent avec leur terroir sur notre présence ici-bas et sur le sens que nous voulons lui donner.
« Le vin n'est que mouvement »
« Il faut aller au-delà de la substance », affirme Noël Pinguet,vigneron à Vouvray. « Tout autour de nous, le monde est en mouvance. Lorsqu'on y pense, ça donne le vertige. Les plantes, la vie, le sol. Le vin même n'est que mouvement », disent Michel et Thérèse Riouspeyrous, vigneron à Irouléguy. « La vigne est une plante compagne. Une parente. Elle fait partie de la famille où elle est née. Pour peu qu'elle ait un certain âge, elle aura vu naître et grandir des enfants, mourir des vieux, les vignerons qui l'auront plantée », affirme André Ostertag. Et pour Antoine Arena, le Corse, « cette terre que nous travaillons n'est pas la nôtre. Nous n'en sommes que les occupants provisoires, de simples locataires avec un bail précaire. Il serait peut-être temps de rédiger les Droits du terroir, sur le modèle des Droits de l'homme...». Ce ne serait pas le moindre des mérites du livre de Georges Bardawil...
Une promesse de vin. Editions Minerva, 224 p., 38 euros