Economie
Une année de transition
Alors que le marché est très tendu, des signes positifs apparaissent. La campagne marquerait-elle la fin de la traversée du désert ?
Alors que le secteur laitier mobilise l'attention politique, la viticulture reste discrète. Pourtant, la situation économique est préoccupante pour ne pas dire dramatique. La crise est toujours là : retards sur les volumes vendus et prix en berne forment un paysage économique bien morose. « Les opérateurs ne parviennent pas à sortir de la crise. Le moral n'y est pas » déplore Michel-Laurent Pinat, directeur général de l'Association française des Embouteilleurs Distributeurs de Vins et Spiritueux.
Ansi, les derniers chiffres du Conseil spécialisé vin de France Agri Mer à la mi-mars dressent un constat global de mollesse des marchés. Les volumes de vins rouges de France (sans indication géographique) sont en recul de 31% par rapport à la moyenne quinquennale. En blanc, le recul est de 17%. Côté prix, si les couleurs rouges et rosés atteignent les 3,66 euros/hl en hausse de 7% à la mi-mars, les blancs chutent de 18% à 4,24 euros/hl en moyenne. La situation des indications géographiques protégées n'est guère plus reluisante. Si les volumes écoulés sont supérieurs à la moyenne quinquennale, les prix ne décollent pas. En rouges et rosés, ils avoisinent en moyenne les 54 euros/hl, en blanc les cours se situent à 83 euros/hl.
Parfois, la situation est quasi ubuesque tant les écarts de prix entre vins sans indication géographique et vins à indications sont resserrés. « Les cours des vins de table rouges oscillent entre 47 et 50 euros/hl quand l'appellation corbières tourne autour de 50/55 euros/hl » indique Michel Servage, président de la Confédération française des vins de pays. Ce constat est repris par Jérôme Despey, président de Conseil spécialisé vin de France Agri Mer. « Les vins sans indications géographiques de cépage merlot tournent autour de 49 euros/hl quand l'IGP est à 53 euros/hl. Les prix des vins sans indication géographique ont effectué un bon par rapport à 2008/2009 tandis que les IGP restent à bas prix » constate-t-il.