Un Wine Man Show dans le rouge
Lancé en 2014, le one-man-show d’Éric Boschman, renommé plus judicieusement, Wine Man Show, invite les spectateurs à la découverte de la vigne et du vin. Avec des anecdotes qui, pour être parfaitement documentées, n’en sont pas moins très souvent désopilantes, voire impertinentes.
Lancé en 2014, le one-man-show d’Éric Boschman, renommé plus judicieusement, Wine Man Show, invite les spectateurs à la découverte de la vigne et du vin. Avec des anecdotes qui, pour être parfaitement documentées, n’en sont pas moins très souvent désopilantes, voire impertinentes.
"Je suis un sommelier heureux", déclare Éric Boschman à propos de "Ni dieux, ni maîtres ; mais du rouge", ce Wine Man Show impertinent, dont le personnage principal est le vin. Monter sur scène pour un sommelier ; l’exercice est original. Mais pour Éric Boschman, le passage s’est, semble-t-il, opéré assez naturellement. "Un restaurant, après tout c’est aussi un peu une scène, relativise-t-il. Le plus difficile a été de travailler le jeu d’acteur. Les gens ont fini par m’accepter tel que je suis."
Un périple intercontinental jalonné d’anecdotes
Que le spectacle se déroule chez lui en Belgique, ou en France, Éric Boschman propose un même fil conducteur. Il présente six vins, qu’il fait déguster aux spectateurs tout au long de son show. La soirée commence par une bulle, festive. Puis un vin grec, une résina. "C’est l’occasion de découvrir que le premier vin bu de manière profane, sans raison religieuse j’entends, était un vin grec", explique-t-il. Ensuite, cap sur l’Argentine pour évoquer la découverte du continent américain. L’escale suivante est australienne. "Là aussi, je présente différents personnages historiques, poursuit-il. Et j’en profite aussi pour parler des tentatives menées dans ce pays pour développer la viticulture, non pour des raisons religieuses, mais à des fins hygiénistes pour faire baisser la consommation d’alcool fort." Vient ensuite l’incontournable Bordeaux. Et pour finir, Porto, la plus ancienne appellation du monde, avec son mode de conservation extraordinaire.
"Je gratte aussi là où ça fait mal"
Tout au long du spectacle Éric Boschman émaille son propos d’anecdotes historiques, où exultent son immense amour du vin et son esprit provocateur. Car il aime gratter là où ça fait mal. Parmi les remises en cause qu’il adore, celle du bourgeon de cassis. "Parler de bourgeons de cassis c’est très intéressant, souligne-t-il. Et même si le cassis est un parfum fabuleux, je pose la question simplement. Qui a jamais reniflé ou mangé un bourgeon de cassis ?" Très souvent aussi, l’actualité s’invite dans le spectacle. " En Belgique, quand je fais goûter un malbec, je fais le lien avec la station de métro Malbeek, détruite lors des attentats de mars 2016. Et je raconte que ce cépage est le préféré des djihadistes belges, pour son côté explosif. " Ces propos qui peuvent paraître de mauvais goût, Éric Boschman les assume avant tout "parce qu’il faut apprendre à rire de ses peurs pour mieux les affronter". Au final, difficile de dire si ce Wine Man Show est une conférence, un atelier ou un spectacle. Les trois à la fois sans doute. On lui suggère donc humblement une nouvelle catégorie, le "confatacle".
(((picto bulle)))La tournée 2017 prévoit plusieurs représentations notamment à Paris à la Scène du Thélème du 3 au 13 mai tous les mercredis, jeudis vendredis et samedis de 19 à 20 heures (prix des places 26 € par personne).