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Vinitech 2016 - Un salon très dynamique

De nouvelles motorisations en viticulture et du matériel de chai toujours plus pointu. Telles étaient les tendances qui attendaient les visiteurs au détour des allées. Voici la sélection de la rédaction.

Avec ses quelque 45 700 visiteurs (+ 3,5 % par rapport à 2014), dont 15,5 % d’étrangers (+ 0,5 % par rapport à 2014), le salon bordelais a battu ses propres records de fréquentation depuis 2010. Et les exposants, tant dans la partie viticulture qu’œnologie, semblaient satisfaits. Selon les organisateurs, certains auraient même déjà signé afin de réserver leur stand pour 2018. Au niveau des innovations, une fois n’est pas coutume : cette édition s’est avérée assez dense du côté viticole, alors que les nouveautés sont habituellement dévoilées sur le Sitévi. Du fait de l’arrivée des dernières normes de motorisation, de nouvelles gammes de tracteurs et de machines à vendanger étaient au rendez-vous. Du côté de l’œnologie, les visiteurs ont pu découvrir des pressoirs high-tech et de la futaille de précision.

GRÉGOIRE

Les G5, pour vignes étroites

Le constructeur charentais dévoile sa nouvelle offre de machines à vendanger pour les vignes étroites. Baptisée G5, elle se compose de deux modèles, G5.310 et G5.320, se différenciant par la hauteur sous châssis (1,25 et 1,50 m). Répondant à la norme Tier 4i grâce à un FAP et une valve EGR externe, la motorisation six cylindres Deutz développe 175 ch. Elle est alimentée par deux réservoirs de 100 l connectés entre eux. Ces réservoirs ne sont autres que des éléments constitutifs du châssis, ce qui permet de libérer l’espace central, occupé par le réservoir à carburant sur le modèle prédécesseur, la G175V. Ainsi, pourvues d’une voie variable de 450 mm de course, les G5 conviennent aux vignobles de 0,90 à 1,50 m en double rang et à partir de 1,60 m en simple rang, en déposant le porte-outil central. Un repère visible depuis la cabine informe le conducteur de l’écartement de la voie.

Par rapport à la G175V, l’empattement est accru, atteignant 2,95 m, pour une plus grande stabilité. Les G5 disposent d’une transmission à quatre roues motrices avec antipatinage et correction de dévers automatique offrant une course de 400 mm. Elles bénéficient d’une gestion fine de la transmission et du moteur pour évoluer à bas régime autant que possible. Sur route, la vitesse maximale atteint désormais 30 km/h (25 sur la G175).

Les G5 disposent d’une tête de récolte proposant une pendularité, un alignement droite-gauche et une gestion de suivi du sol automatiques. Le nettoyage de la récolte est assuré par deux ventilateurs supérieurs. La benne de 1 500 l à vidange par l’arrière peut être dotée, en option, du nouveau système de tri EasyClean.

Sur les G5, Grégoire ne déroge pas à la cabine centrale de catégorie 4, héritée des G4, comprenant des vitrages bas pour une bonne visibilité sur les outils. En outre, les G5 disposent de trois caméras connectées à un écran en cabine, complétées en option par deux autres caméras. Un terminal couleur tactile permet de contrôler les principaux paramètres de fonctionnement. D’une taille de 13 pouces, il est Isobus, tout comme la tête de récolte et le pulvérisateur de la marque charentaise.

Grégoire a doté les G5 de 19 sorties hydrauliques à l’avant, au milieu et à l’arrière. Polyvalentes, ces machines permettent de démonter, en une demi-heure, la tête de récolte pour atteler un autre outil, notamment une nouvelle cellule de pulvérisation. Celle-ci reçoit des commandes centralisées pour la mise en œuvre à l’arrière droit du porteur, ainsi qu’une cuve de 1 500 l, des pendillards souples (7 ou 9 rangs), chacun permettant la coupure d’un demi-rang. Le long des pendillards, les becs 3D Dynadif sont montés sur rotules mobiles. En pinçant le mécanisme, il est possible de changer l’orientation de ces sorties manuellement. Des capuchons bouchent ces sorties, notamment en début de végétation. Ces descentes sont montées sur une rampe extensible hydrauliquement. Un repère visible depuis la cabine informe le conducteur de l’écartement.

Que ce soit en récolte comme en pulvérisateur, les G5 proposent un séquençage des fonctions de bout de parcelle, l’opérateur appuyant sur un bouton unique en sortie de rang et sur un autre en rentrée de rang.

CLAAS

Le Nexos plus puissant

Répondant à la nouvelle norme antipollution Tier 4i, le nouveau Nexos se décline désormais en cinq modèles. Grâce à une gestion électronique et à la rampe commune d’injection, le Nexos 250 délivre 103 ch en puissance maximale standard, et se voit dopé de 9 ch (soit 113 ch) grâce au Claas Power Management au transport et lorsque la prise de force est enclenchée. Le conducteur peut mémoriser et rappeler le régime moteur enregistré à l’aide d’un bouton. En option, il peut en mémoriser deux. Malgré l’adjonction d’un filtre à particules, d’un catalyseur d’oxydation et d’un EGR externe, le Nexos garde un gabarit compact. Si le porte-à-faux avant du Nexos est raccourci de 88 mm, son empattement est accru de 50 mm. Son châssis en taille de guêpe permet de conserver une bonne maniabilité.

Du côté des transmissions, signalons l’arrivée d’une nouvelle boîte mécanique à 24 vitesses avant et arrière couplée à un inverseur sous charge. Un régime 540 tr/min complète dorénavant l’offre de prise de force avant.

En cabine, le chauffeur bénéficie d’une accessibilité accrue grâce à un tunnel réduit. Outre le passe-câble vers l’arrière, il dispose désormais de série du passe-câble vers l’avant, conservant l’insonorisation, quels que soient les travaux à effectuer.

Enfin, concernant l’entretien, les intervalles de vidange passent de 500 à 600 heures.

KUBOTA

Nouvelle génération de spécialisés

Abritant un moteur maison de 3,8 l intégrant EGR et FAP pour répondre aux nouvelles normes antipollution, les M5001 Narrow remplacent M40 étroits. Ils intègrent la mémorisation et le rappel de deux régimes moteur et abritent une nouvelle transmission à trois gammes, six vitesses et un doubleur, couplée à un inverseur sous charge. À cela s’ajoute un débrayage électrique pour changer de vitesse sans toucher à la pédale d’embrayage. Le châssis gagne huit centimètres d’empattement, pour une plus grande stabilité, sans impacter le braquage. Mieux isolée du reste du tracteur, la cabine à plancher quasi-plat transmet moins de vibrations et propose une meilleure insonorisation. Proposant un nouveau tableau de bord, elle est classée de série en catégorie 2. Le constructeur japonais travaille sur une version optionnelle en catégorie 4 pour la pulvérisation, qui devrait être disponible pour le début de la saison prochaine. Disposant d’un débit de 63,3 l/min sur le M5071 N (73 ch) et 68,6 l/min sur les M5091 N et M5101 N (93 et 105 ch), le circuit hydraulique propose jusqu’à cinq distributeurs double effet, avec débits réglables à l’aide de molettes logées derrière le siège. En option, les sorties des distributeurs sont doublées à l’avant.

GUYART

La pulvé confinée bientôt homologuée

Le constructeur bordelais lance une offre baptisée Confin’Eco d’appareils de pulvérisation confinée sur enjambeur. Ils disposent d’une régulation et d’une gestion des rangs assistées par GPS, en fonction notamment de l’arpentage de la parcelle et des rangs qui ont été traités ou non (visible à l’écran). En cours d’homologation pour réduire les ZNT, ces appareils à jets projetés ou pneumatiques logent une cuve en inox. La conception et la cinématique des panneaux récupérateurs permettent un repli des six rangs dans un gabarit routier de 3,20 m.

SIPREM

Le vacuum system presse sous vide

Le constructeur italien présente un nouveau système de pressurage sous vide, pour garantir l’absence d’oxygénation de la vendange tout au long de la pressée. Le moût est aspiré à l’aide d’une pompe à vide pour un résultat « cinq fois moins consommateur en énergie qu’avec un compresseur », d’après la firme. En option, Siprem propose un ballon d’azote, à relier à la cage du pressoir, afin de regonfler la membrane tout en maintenant une atmosphère parfaitement inerte. En option toujours, le fabricant offre d’ajouter une ceinture de froid ainsi que des programmes préenregistrés pour la macération carbonique ou la cryomacération. La gamme d’équipement varie entre 8 et 505 hectolitres pour des tarifs non communiqués.

DIEMME

Une ligne de pressurage continu qualitative

Originalité parmi les pressoirs de dernière génération, Diemme a profité du salon pour présenter sa nouvelle ligne de pressurage continu. Le constructeur garantit une productivité élevée pour un rendu qualitatif similaire aux pressoirs pneumatiques ou verticaux, grâce à l’absence de vis au sein de la cage. La vendange, ou le marc, transite par une table de tri avant d’être envoyée dans la cage via une pompe péristaltique. Sous la pression de la pompe, le bouchon se crée pour un égouttage progressif. Autre avantage, la machine se vide au fur et à mesure par expulsion du bouchon en bout de ligne. Le pressoir est également équipé d’un piston pour agrandir ou réduire la longueur de la cage en fonction des besoins. Enfin, le QC620 dispose d’un système de nettoyage automatique grâce à une tête de lavage haute pression. Il faudra compter entre 200 000 et 250 000 euros à l’achat, en fonction des options retenues.

VINEGO

Piloter le pressurage en fonction du poids

Parmi les nouveautés présentées par Vinego, figure la gamme de pressoirs Vinipress, allant de 24 à 100 hectolitres. En standard, l’appareil dispose d’une double porte centrale pour faciliter le remplissage et la vidange, ainsi que d’un système de personnalisation du cycle de pressurage. Mais l’innovation tient surtout à l’option proposée par Vinego pour piloter le pressurage en fonction du chargement du pressoir. Le changement de phase s’opère en effet en fonction du poids de la vendange. Le constructeur propose également d’ajouter un système de vérins hydrauliques (pour ouvrir les portes et faire coulisser la maie) ainsi qu’un pupitre de commande déporté. Le pressoir de 80 hl standard est vendu autour de 65 000 euros. Il faut compter 7 000 euros supplémentaires pour le système de pilotage par pesée.

DEMPTOS

Un fût pour alléger les vins riches en alcool

Pour pallier la lourdeur et la prédominance de caractères épicés associés aux vins riches en alcool, Demptos a imaginé l’OH > 15. Pour ce faire, les équipes R & D ont analysé les fibres de lignine du bois de chêne, dont la dégradation entraîne la production de phénols volatils, associés aux odeurs épicées et fumées. Ils ont ainsi pu sélectionner les bois renfermant davantage de liaisons ßß, moins thermosensibles que les liaisons ß-O-4, ordinairement plus présentes dans la lignine. Avec cette sélection de précision, Demptos garantit une forte baisse de la teneur en phénols volatils. En revanche, impossible pour le vigneron de choisir son bois en fonction du grain ou de la chauffe. L’OH > 15 se veut un réel outil pour restaurer un équilibre et préserver fruité et fraîcheur.

R-TECH ŒNOLOGIE

L’Aroma intégrale, un fût entièrement modulable

Le fût Aroma a été conçu pour faciliter les vinifications en barriques grâce à une ouverture intégrale, une vanne de soutirage et une bonde de travail en façade. Modulable à souhait, le corps du fût peut être renouvelé à la demande et la chauffe panachée douelle à douelle pour coller aux attentes du vinificateur. Idem pour les faces avant et arrière qui peuvent être réalisées au choix, en bois ou en PPH (polypropylène homopolymère), un plastique alimentaire qui ne laisse aucun résidu nocif dans le vin. De nombreuses options peuvent compléter le fût à l’exemple de mireurs, de dégustateurs ou de thermomètres. Les volumes disponibles s’échelonnent de 225 litres à 25 hl. Quant au prix, la barrique classique vaut 672 euros avec des faces en PPH contre 800 euros pour la version entièrement en bois.

VINÉA

Une chauffe hydro céramique de précision

Grâce à la préparation des bois à la vapeur, la tonnellerie Vinéa garantit une diffusion de la chauffe à cœur, pour un résultat homogène et plus en profondeur. Avec ce nouveau système de chauffe hydro céramique, l’entreprise vante également les bienfaits de la vapeur en tant que bouclier mécanique, pour préserver les douelles des effets néfastes d’une cuisson trop forte. L’objectif étant d’éviter l’apparition de goûts de fumée pour respecter le fruit. La chauffe sera désormais appliquée à toute la gamme de fûts hydro céramiques mais aussi aux staves séchées durant 36 mois. Côté prix, la barrique de 225 litres s’affiche à 660 euros.

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