Un Tech & Bio toujours plus riche
Cette année encore, de nombreuses innovations attendaient les vignerons sur le salon en plein air Tech & Bio. Voici notre best-of.
Cette année encore, de nombreuses innovations attendaient les vignerons sur le salon en plein air Tech & Bio. Voici notre best-of.
Lors d’une conférence, l’IFV a présenté son projet N-pérennes, dont le but est d’obtenir un outil fiable de calcul des bilans de masses de l’azote en fonction des pratiques culturales et des données climatiques. Et ce, en vue de piloter au mieux sa fertilisation. « Nous avons testé près de 1 000 situations, et avons obtenu plus de 50 % de préconisations correctes », note Jean-Yves Cahurel, coordinateur pour l’IFV. En AOC, l’outil a conseillé d’éviter les apports d’engrais inutiles sur 42 % des parcelles, ce qui s’est révélé pertinent dans 82 % des cas. « Ces résultats sont intéressants mais des points de programmation, de paramétrage et de validation sont toujours à finaliser », admet le technicien. À l’heure actuelle, l’outil n’est utilisable que dans le cadre d’une fertilisation minérale, mais l’équipe souhaite à terme le faire évoluer pour prendre en compte la fertilisation organique. Quoi qu’il en soit, le projet est au point mort, les chercheurs étant en quête de financement pour la suite. La livraison aux professionnels ne devrait pas aboutir avant quelques années.
En termes de confusion sexuelle, l’entreprise française M2i pourrait prochainement créer une réelle rupture technologique. Le spécialiste de la phéromone annonce déjà une solution naturelle micro-encapsulée contre eudémis, en cours d’homologation. Le produit sera pulvérisable en même temps que les autres produits phytosanitaires et rémanents plusieurs mois. Mais la firme, qui déborde d’ingénieux projets, ne devrait pas s’arrêter là. Elle planche notamment sur des fils de liage qui intégreraient directement les phéromones. Une vraie révolution.
De son côté, Andermatt France communiquait sur le Vitisan, un fongicide à base de bicarbonate de potassium en cours d’homologation. Utilisable en bio contre l’oïdium, le produit permet notamment de diminuer les doses de soufre. Bien qu’il ait un pouvoir asséchant, il est recommandé de l’utiliser en préventif. La firme va également lancer pour la prochaine campagne le Lepinox Plus, un insecticide à base d’une nouvelle souche de Bacillus thuringiensis sp. kurstaki.
Symbio, le paillage durable
L’Irstea a profité du salon pour dévoiler le produit de paillage Symbio, développé par la société Inovinéa. Constitué de polypropylène recyclé, il prend la forme de tuiles imputrescibles prétrouées, à installer entre la plantation et la pose du palissage, et destinées à rester en place pendant trente ans. Les premiers essais montrent les mêmes avantages que les paillis végétaux (maîtrise des adventices, maintien de l’humidité, activité biologique…). L’originalité du produit réside également dans un système de gouttières qui achemine l’eau de pluie ou d’irrigation vers le pied de vigne. La commercialisation devrait débuter en 2018, pour un prix qui devrait être compris entre 3,5 et 5 euros le mètre linéaire. « Un coût élevé, mais qui est à relativiser par rapport à la durée de vie du produit et aux économies d’intrant et de travail » selon l’Irstea.