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Un projet pour tester la pulvérisation fixe au vignoble

Pulvéfixe vise à concevoir, puis tester, un système de pulvérisation fixe sur les principales maladies de la vigne. Un véritable changement de paradigme.

Alexandre Davy, de l'IFV Aquitaine, va concevoir un système d'aspersion permettant de s'affranchir des pulvérisateurs.
© A. Davy

Un système d’application des phytos qui serait intégré au palissage, et permettrait de s’affranchir des pulvérisateurs. Ce n’est pas de la science-fiction, mais bel et bien un projet de recherche prospectif piloté par l’IFV, qui vient tout juste de démarrer. « L’idée de tester un tel système sur vigne nous est venue car le Centre technique au service de la filière fruits et légumes (CTIFL) travaille sur le sujet en arboriculture et plus précisément sur pommier, introduit Alexandre Davy, de l’IFV Aquitaine. Et les résultats obtenus en termes d’efficacité biologique sont intéressants, y compris sur la tavelure. » Le système testé consiste à appliquer les produits phytosanitaires classiques en utilisant un dispositif fixe sur frondaison. Ce dernier a été amélioré au fil du temps de manière à réduire les volumes morts. « La qualité de pulvérisation semblait a priori très médiocre car les gouttes produites étaient grosses et la répartition plutôt mauvaise avec une faible couverture des faces inférieures des feuilles, poursuit le spécialiste de la pulvérisation, mais les résultats biologiques étaient au rendez-vous. » Les bénéfices attendus d’un tel dispositif sont divers : rapidité de traitement (une fois la bouillie répartie dans les diffuseurs, la pulvérisation pour traiter un hectare de verger ne demande que quelques dizaines de secondes), absence de bruit (pas de ventilateur), de tassement du sol, etc.

Une opportunité pour les produits de biocontrôle ?

Il n’en fallait pas plus pour tenter de décliner le système à la vigne. « C’est un travail prospectif, très en amont, qui vise en premier lieu à déblayer le sujet et à ouvrir des pistes potentielles, relativise Alexandre Davy. Si les résultats s’avéraient concluants, un tel système pourrait, outre les autres avantages, faciliter l’utilisation de produits de biocontrôle. On sait que certains d’entre eux devraient être appliqués pendant ou juste après une pluie, chose impossible avec un pulvérisateur classique. La pulvérisation en place pourrait le permettre. »

Les premiers tests devraient démarrer cette campagne sur deux plateformes : l’une sur vignes larges sur le domaine des Vignerons de Tutiac, et l’autre sur vignes plus étroites. Le choix des diffuseurs à tester sera déterminé avec l’appui technique du spécialiste de la micro-irrigation, Netafim, qui mettra le matériel à disposition.

Vers une application par brumisation

Pour l’heure, les modalités exactes ne sont pas définies mais Alexandre Davy pense s’orienter vers des systèmes de brumisation. Il compte tester trois ou quatre modalités pour chacune des deux plateformes d’essai, avec un nombre et un positionnement variable des diffuseurs, des volumes/hectare variés, etc. Chaque modalité mise en place sera testée sous deux angles : physique via l’évaluation de la qualité de pulvérisation (quantité et répartition des dépôts sur le végétal) et biologique vis-à-vis des principales maladies de la vigne. Quant aux types de produits, rien n’est encore défini. « Nous pouvons soit partir sur des contacts, pour se mettre dans les conditions les plus difficiles, soit à l’inverse, travailler avec des pénétrants-systémiques pour des conditions plus favorables », pointe-t-il. Le projet Pulvéfixe se déroulera sur trois ans.

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