Aller au contenu principal

« Un enjambeur électrique en autoconsommation »

Le vigneron champenois Hugo Drappier s'est équipé d'un enjambeur électrique T4E de Kremer Energie. Les tractoristes ont vite pris goût à l’absence de bruit et de vibrations, ainsi qu’à l’entretien très réduit.

Hugo Drappier : "Notre tracteur électrique consomme notre surplus de production d'électricité." © L.Vimond
Hugo Drappier : "Notre tracteur électrique consomme notre surplus de production d'électricité."
© L.Vimond

Hugo Drappier fait partie de la huitième génération de la maison de champagne Drappier. Basé à Urville dans l’Aube, le domaine s’étale sur 65 hectares, dont un tiers en viticulture biologique, le reste étant en viticulture raisonnée. L’exploitation a acquis cette année un tracteur électrique T4E de Kremer Energie, en fonction depuis juin. « Cet équipement s’intègre dans notre démarche environnementale de neutralité en carbone, explique Hugo Drappier. Nous utilisons l’outil d’autodiagnostic du CIVC, qui permet le calcul du bilan carbone, depuis le début de son existence et nous sommes certifiés neutre en carbone depuis quatre ans. »

Pour y parvenir, le domaine s’est équipé de véhicules électriques en alternative aux thermiques ou encore de pompes à chaleur pour remplacer le fuel. Trois bâtiments sont recouverts de panneaux photovoltaïques, de façon à compenser le carbone fossile consommé sur l’exploitation. Pour les deux premiers, l’électricité produite est revendue à EDF. Pour le troisième, le domaine a fait le choix de l’autoconsommer, en raison de l’évolution des tarifs de rachat d’électricité. « Ce qui est aberrant dans le cadre d’une autoconsommation, c’est que le surplus d’électricité produite n’est pas réinjecté dans le réseau, regrette Hugo Drappier. Elle est tout simplement perdue. » C’est pendant la pause déjeuner que ce surplus d’électricité est le plus important.

Le tracteur rechargé à l'heure du déjeuner

« Parallèlement, la réduction drastique ces dernières années de l’usage de la chimie, remplacée par du travail du sol, a eu comme conséquence d’augmenter considérablement la consommation de GNR, qui pesait lourd dans l’empreinte carbone, poursuit le vigneron. L’enjambeur électrique nous est alors apparu comme la solution permettant de réduire en même temps la consommation de GNR et les pertes d’électricité. »

Depuis l’arrivée en juin, le tracteur est donc rechargé exclusivement pendant les deux heures de la pause du midi. Même si le rechargement est partiel, il permet d’obtenir une autonomie d’un peu moins de huit heures, suffisante pour le travail du sol qui a été jusqu’à maintenant sa principale utilisation. Hugo Drappier estime à 1 000 litres de volume de GNR économisé depuis l’arrivée du tracteur dans le parc. Le domaine aimerait encore améliorer l’autonomie en équipant le tracteur d’outils directement entraînés électriquement, plutôt que de passer par une centrale hydraulique qui mange de la puissance : un broyeur Boisselet électrique est d’ailleurs prévu pour la prochaine campagne.

Hugo Drappier avoue aujourd’hui que sa principale crainte était la réceptivité de cette nouvelle technologie par ses tractoristes. Il se montre aujourd’hui rassuré, les tractoristes plus jeunes (mais aussi parmi les anciens) ayant pris goût à l’absence de bruit et de vibrations, ainsi qu’à l’entretien très réduit.

Les plus lus

<em class="placeholder">Parcelle de gewurztraminer en Alsace (67), à Traenheim, à l&#039;automne, prise le 24/10/2024. La vigne est enherbée. </em>
Loi de finances 2025 : deux mesures actées pour la filière viticole

L’interminable feuilleton du vote de la loi de finances 2025 se termine avec deux dispositions importantes acquises pour la…

Agrofournitures : comment s'approvisionner à prix doux en viticulture ?

De 5 à 25 %, c’est ce qu’il est possible d’économiser en achetant ses produits en morte-saison ou bien en se fournissant…

<em class="placeholder">Parcelle de vigne test du produit MunioDis.</em>
MunioDis, nouvel espoir contre le gel de la vigne
Destiné à créer une couche pour protéger la vigne du gel, le nouveau produit MunioDis de l’entreprise ligérienne BVdis sera testé…
<em class="placeholder">Le semoir à engrais verts bricolé par le vigneron Georges Paire.</em>
Astuce de viticulteur : « J’ai élaboré un semoir à engrais verts pour 3 500 euros »

Georges Paire, viticulteur retraité au domaine des Pothiers à Villemontais, dans la Loire, a mis au point un semoir à engrais…

Les exportations de vins et spiritueux vers les États-Unis menacées par une taxe de 25 %

Le cauchemar vécu par la filière vins et spiritueux lors du premier mandat de Trump semble se profiler à nouveau avec l’…

Les fondateurs du domaine Calmel & Joseph, Laurent Calmel et Jérôme Joseph, à Wine Paris 2025
Wine Paris 2025 : la tireuse pour tirer les ventes de vin

Vendre le vin en fût façon bière pour développer les marchés du CHR et de l'événementiel, c'est la voie tentée par trois…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Vigne
Consultez les revues Réussir Vigne au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters des filières viticole et vinicole