Sous les mains de Gérard Puvis les capsules des bouteilles de vin se transforment en sculptures
Gérard Puvis, créateur de peintures et de sculptures à partir de capsules de vin, n’avait encore jamais exposé. C’est désormais chose faite.
Gérard Puvis, créateur de peintures et de sculptures à partir de capsules de vin, n’avait encore jamais exposé. C’est désormais chose faite.
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L’exposition qui s’est tenue cet été sur quatre semaines à Cuiseaux, en Saône-et-Loire, était le rendez-vous phare d’un événement artistique plus large : l’interbiennale Art et vin. Connaissant ses œuvres à base de capsules du vin, les organisateurs de l’évènement avaient sollicité Gérard Puvis plusieurs mois auparavant. « Je leur ai expliqué mon travail autour du vin. Ensemble, on a choisi une quarantaine de travaux, peintures, collages, sculptures, que j’ai ensuite récupérés chez des collectionneurs, se remémore-t-il. Après quoi, je leur ai laissé la liberté d’exposer comme bon leur semblait. »
Pendant le temps de l’exposition, Gérard Puvis est venu deux après-midi par semaine à la rencontre des visiteurs. « La curiosité et le regard nouveau portés sur mon travail m’ont beaucoup intéressé », précise l’artiste. Comment devient-on sculpteur de capsules de vin ? Il y a vingt-cinq ans, Gérard Puvis s’ennuie lors d’un dîner et se met à fabriquer un paquebot minuscule avec des collerettes de bouteilles en plomb-étain. Sa voisine, dont la société vient de racheter le Pavillon Ledoyen, trouve l’objet formidable. Et comme elle lui a déjà acheté des tableaux, elle passe commande de plusieurs sculptures en capsules de bouteilles de vin.
Une production d’œuvres d’art sur commande
D’autres commandes s’enchaînent et vingt-cinq ans plus tard, Gérard Puvis travaille toujours ce matériau. Il délaisse même la peinture tant ses petits personnages dansants connaissent un franc succès, y compris aux États-Unis dans le milieu de l’art et du vin. « J’aime travailler ce matériau, témoigne-t-il. Il est pauvre, lourd et très malléable. À travers ces petits danseurs, dont le corps est tout aussi souple, j’essaie d’en faire quelque chose de léger et d’aérien. » Gérard Puvis apprécie particulièrement les capsules anciennes en plomb-étain que ses amis, restaurateurs de renom, lui mettent de côté lorsqu’ils ouvrent des bouteilles prestigieuses pour leurs clients.
Gérard Puvis produit uniquement sur commande et selon une méthode éprouvée. « Je demande aux gens de me raconter une histoire qui leur est personnelle, relate-t-il. Cette histoire reste entre eux et moi, mais elle nourrit ma création. Pour le chef suisse Denis Martin, par exemple, je me suis inspiré de sa façon de travailler bien particulière puisqu’il présente chaque matin ses plats par des petits dessins sur les carreaux de sa cuisine. » Avec le temps Gérard Puvis explore la découpe aléatoire à la main des capsules. Cela donne naissance à la série des « diables rouges ». Depuis peu, il a aussi créé des formats plus grands avec les « boucliers » d’un mètre de diamètre. « Certains visiteurs ont perçu que ces boucliers les encourageaient à protéger la terre », dévoile Gérard Puvis.