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À Rully, un achat groupé de bougies antigel pour les vignes

Très durement touchés par les épisodes de gel de 2016 et 2017, les vignerons de Rully, en Bourgogne, ont cherché des solutions collectives. Un contact avec une ciergerie du Puy-en-Velay a permis de trouver une alternative au brûlage de paille.

L'ODG de l'appellation rully a mis en place un achat groupé de bougies pour lutter contre le gel en trouvant un fournisseur dans un département proche.
© E. Ramousse

« En 2018, on s’était déjà fédérés pour acheter de la paille », rapporte David Lefort, président de l’ODG rully. Suite aux gels de 2016 et 2017, un petit groupe de travail s’était mis en place autour de Christian Belleville du domaine des Chauchoux. L’achat de paille s’est doublé d’une organisation collective pour allumer les feux. En 2019, 150 personnes se sont mobilisées pour allumer de la paille. D’un coût accessible, le brûlage de la paille ne satisfait tout de même pas totalement.

La recherche d'une solution de proximité

Les bougies ont été identifiées comme une solution, les tours antigel étant jugées inadaptées pour le vignoble et les fils chauffants beaucoup trop chers. « Pour les bougies, ce qui nous bloquait, c’était le prix », se rappelle David Lefort.

 

 

A l'été 2019, Christian Belleville recherche une solution dans un département proche. Il repère la Ciergerie du Sud-Est située au Puy-en-Velay. L’affaire se conclut avec cette entreprise familiale d’une trentaine de salariés spécialisée dans les cierges religieux, qui dispose d’un outil de production moderne et y voit une occasion de se diversifier.

 

Après différents essais de disposition de la mèche carton et de volume des pots, l’entreprise se lance dans l'élaboration de bougies de 5L, avec une mèche carton en croix, d’une durée de 8h en montant une chaîne de production spéciale.

 

Une commande de 30 000 bougies

 

Les essais ont permis de trouver un équilibre entre la rapidité pour l’allumage, la hauteur de la flamme et l’autonomie. « Une flamme trop basse ne chauffe rien. Avoir une autonomie de 12 à 15 h n’est pas intéressant si la flamme est trop courte », considère Christian Belleville. Commandes réunies, paiement centralisé, livraison en une fois et en un lieu, ont fait baisser le coût à 6,20 euros pièce, sachant que les vignerons en trouvaient plutôt autour de 9 euros, fabriquées dans les pays de l’Est.

 

 

25 domaines ont passé commande d’un total de 30 000 bougies en novembre 2019 dont des vignerons voisins de Rully. La livraison a eu lieu en janvier 2020. Depuis, la ciergerie a mis au point un modèle de 12h (pot de 6 litres) à 8 euros, ce qui reste compétitif, selon Christian Belleville, compte-tenu de la qualité et de l’origine non pétrochimique des bougies. Le prix du premier modèle a un peu augmenté. Le vigneron reste convaincu par ce premier modèle, moins lourd à transporter dans les rangs de vigne.

 

Chacun met en place sa stratégie d'utilisation
 

 

Pour allumer les bougies, les vignerons disposent des informations délivrées par une quinzaine de stations météo installées par la chambre d’agriculture.  « On regarde nos stations et on se téléphone », explique le vigneron. Le petit groupe de travail se concerte. « Les autres suivent nos idées ».

 

L’installation des bougies (à raison de 300 à 350 à l’hectare chez Christian Belleville, 15 personnes devant être mobilisées pour les allumer), ainsi que leur allumage restent de la responsabilité de chaque domaine. Fin 2020, la deuxième commande a été beaucoup moins volumineuse, la plupart des vignerons ayant encore des stocks.

 

Si la première année Christian Belleville a centralisé les paiements, désormais, la ciergerie facture en direct. L'entreprise s'est fait connaître dans d’autres vignobles.

 

 

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