Quel prix des vignes en 2022 ?
La fédération nationale des Safer, FNSafer, a tenu ce jeudi 25 mai 2023 sa conférence annuelle sur le prix des terres. Voici les 5 informations à retenir sur l’évolution du prix des vignes.
La fédération nationale des Safer, FNSafer, a tenu ce jeudi 25 mai 2023 sa conférence annuelle sur le prix des terres. Voici les 5 informations à retenir sur l’évolution du prix des vignes.
1. Une hausse des prix des vignes en AOC
En moyenne, le prix des vignes en AOP a atteint 151 200 euros l’hectare en 2022. Cela représente une progression de + 2,3% par rapport à 2021. Hors Champagne, le chiffre se monte à 81 600 €/ha, pour une croissance annuelle de + 2,1%.
Mais cette évolution cache comme tous les ans de fortes disparités. « Certaines appellations prestigieuses s’envolent encore », note la Safer, à l’instar de celles de la Côte-d’Or, du Cher ou encore du Vaucluse.
A l’inverse, reflet de la crise et des problèmes commerciaux rencontrés par les vins bordelais depuis plusieurs millésimes, le prix des terres girondines est en chute, avec -3 % sur un an. Le prix moyen à l’hectare pour le bassin Bordeaux-Aquitaine est ainsi passé de 117 500 euros en 2021 à 114 000 euros en 2022. « Les vignes en bordeaux rouge ont désormais perdu plus d’un tiers de leur valeur en quatre ans, observe la Safer. Les appellations prestigieuses (pauillac, pomerol, saint-julien), stables, ne contrebalancent pas cette baisse. »
2. Une augmentation des prix de vignes pour eaux-de-vie
Les prix des vignes à eaux-de-vie AOP (cognac et armagnac), poursuivent la tendance haussière de ces dernières années, avec + 3,2% par rapport à 2021. Le prix moyen de l’hectare s’établit à 60 400 euros. Le rythme est néanmoins moins soutenu qu’en 2021 où la progression était de + 5,8 % ou qu’en 2020 (+6,9 %).
« Ce ralentissement peut traduire le repli des ventes en volume du cognac, même s’il s’agit du troisième niveau le plus haut de l’histoire de l’eau-de-vie », analyse la Safer. Ce ralentissement s’accompagne d’un léger repli des ventes en volume.
3. Les vignes hors AOP suivent sur une tendance haussière
« La progression du prix des vignes hors AOP est le reflet des modifications des habitudes de consommation », estime la Safer. Il a en effet augmenté de 22% en 2022 par rapport à 2010, pour s’établir à 15 300 €/ha (+1,9% par rapport à 2021). « Cette tendance reflète en particulier le regain d’activité du vignoble languedocien qui représente 70% des surfaces hors AOP comptabilisées pour le calcul du prix national », révèle la Safer. Le Roussillon et la Haute-Corse ont également contribué à la hausse, à l’inverse du Var, où les prix ont un peu baissé.
4. Progression des surfaces échangées
Le nombre de transactions de vignes effectuées en 2022 a atteint 9 490, soit une progression de + 1,1% par rapport à 2021, soit le plus haut niveau depuis 2008. Ces bons résultats sont portés « par les parcelles non bâties, en progression, en particulier en Val de Loire-Centre (+10,8%), en Champagne (+8,7 %) et en Bourgogne-Beaujolais-Savoie-Jura (+3,9%).
Le nombre d’hectares ayant changé de main est lui aussi en hausse, de + 5,4 %, avec 18 400 hectares cédés en 2022. « Après un rebond en 2021, consécutif à la crise de 2020, le marché progresse encore et atteint un niveau de surfaces inédit », commente la Safer. Le Languedoc-Roussillon et le Val de Loire-Centre soutiennent particulièrement cette croissance.
5. Davantage de personnes morales
A l’inverse de 2021, c’est la catégorie des acquisitions par des personnes morales agricoles qui a cru en 2022. Les sociétés d’exploitation et de portage ont ainsi vu leur nombre progresser de 6%, pour des surfaces en hausse de 27,5 % . Les achats par les personnes physiques agricoles ou non agricoles sont quant à eux en repli respectifs de -3,6% pour les premières et -4,6% pour les secondes.